Fyre Festival 2 veut renaître des cendres du fiasco de 2017. Promesses folles, billets hors de prix, mais aucun artiste annoncé. Mirage ou désastre annoncé ?
Les souvenirs brûlent encore. Comme une plaie mal refermée, le nom du Fyre Festival évoque autant l’ambition démesurée qu’un naufrage programmé. Une escroquerie à ciel ouvert. Un naufrage sur fond d’influenceurs en panique, de sandwiches rassis et de tentes détrempées. Pourtant, Billy McFarland, organisateur et ex-taulard, n’en a pas fini avec ses rêves de grandeur. Après quatre ans derrière les barreaux et un retour médiatique soigneusement orchestré, il remet le couvert : Fyre Festival 2 est annoncé et les billets s’arrachent. Ou du moins, se vendent, car nul ne sait si les festivaliers, cette fois, auront autre chose qu’un compte en banque allégé en guise de souvenir.
L’événement est prévu du 30 mai au 2 juin 2025, sur l’île mexicaine d’Isla Mujeres. Un décor paradisiaque, des promesses extravagantes et, pour l’instant, un flou artistique total. Aucun artiste annoncé. Aucun programme détaillé. Mais une billetterie ouverte avec des prix flirtant avec l’indécence : 1 400 dollars pour le ticket d’entrée le plus modeste, jusqu’à 1,1 million pour un package Prometheus God of Fire incluant yachts, jets privés et suites grand luxe. Tout y est, sur le papier. Comme en 2017.
Festival « expérientiel »
Billy McFarland, grande gueule et verbe habile, vend une renaissance, un récit de rédemption. Il jure que cette fois, il est entouré des bonnes personnes, que l’organisation sera solide, que la magie opérera. Il parle d’un festival « expérientiel », où la musique ne sera qu’une composante d’un trip total, entre performances exclusives et shows spectaculaires. Un mirage peut-être, mais un mirage lucratif.
Le public, lui, est divisé entre fascination morbide et volonté d’y croire. Certains veulent en être, ne serait-ce que pour dire « J’y étais », comme des explorateurs s’aventurant en terrain miné. D’autres flairent l’arnaque et pointent du doigt l’absence de lineup, les zones d’ombre sur la logistique, les antécédents de McFarland qui, il faut bien le dire, a déjà prouvé qu’il savait vendre du vent mieux que personne.
Alors, Fyre Festival 2, coup de génie ou désastre annoncé ? La réponse viendra de l’île. Ou d’un énième documentaire Netflix.

