STVW fusionne pop-punk et EDM pour créer le « Punk Rave », un son cathartique et survolté qui unit deux mondes et une même énergie de liberté.
En quelques années, STVW s’est fait une place à part dans la scène électronique en fusionnant ses deux passions : le pop-punk et l’EDM. Derrière son concept de « Punk Rave », il revendique une musique à la fois énergique et sincère, pensée pour rassembler les publics du rock et de la rave. Entre nostalgie 2000s, refrains emo et drops percutants, l’artiste allemand cultive une approche directe, où la scène reste le cœur battant de son projet.
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Tu définis ton son comme du Punk Rave. Qu’est-ce qui t’a inspiré à réunir ces deux univers ? Est-ce né d’un besoin d’expression, ou d’un son que tu ne trouvais nulle part ailleurs ?
J’ai grandi en écoutant presque uniquement des groupes emo et pop-punk comme blink-182, Sum 41, Simple Plan, My Chemical Romance, etc. Et cette musique m’accompagne encore aujourd’hui.
Vers 2012/2013, je suis aussi tombé amoureux de l’EDM et j’ai commencé à m’intéresser à la manière dont cette musique était produite. J’ai alors commencé à expérimenter sur Ableton et à apprendre la production. Au début, j’essayais toujours de sonner comme les artistes EDM que j’adorais. Reproduire des morceaux ou viser le son d’un autre artiste est une très bonne façon d’apprendre les bases, mais après quelques années, en progressant, j’ai compris qu’il fallait créer son propre style si je voulais vraiment me démarquer.
Après beaucoup de tests et de remises en question, j’ai eu l’idée de combiner ma première passion — le pop-punk et l’emo — avec l’EDM, parce que je n’avais jamais rien entendu de tel avant. C’était frais, unique, et c’était surtout le reflet fidèle de qui je suis.
Aujourd’hui, PUNK RAVE représente bien plus qu’un style musical — c’est une façon de rassembler les gens venus du rock/emo et ceux du monde électronique, de réveiller une nostalgie des années 2000, et de construire une communauté où tout le monde peut être soi-même et oublier les galères du quotidien pendant une heure ou deux à mes shows.
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Ta musique mélange guitares emo, voix brutes et production moderne. Comment trouves-tu l’équilibre entre la nostalgie rock et l’énergie électronique ?
C’est en gros une combinaison du son pop-punk/emo/rock des années 2000 avec de l’EDM.
J’aborde la production comme si j’écrivais un morceau de rock pour garder ce côté organique, puis je remplace la batterie dans le refrain et j’ajoute des synthés pour lui donner ce côté “mainstage EDM” très énergique.
Je décris souvent ça comme un morceau de pop-punk sous stéroïdes — plein d’énergie et taillé pour les grandes scènes de festival. Tu pourrais le jouer dans un festival rock comme dans un festival EDM, ça fonctionnerait pareil.
Tes performances sur scène dégagent une intensité presque punk — physique, viscérale. Comment prépares-tu cette énergie ? Imagines-tu tes morceaux en pensant déjà au live ?
Absolument ! À chaque fois que je travaille sur un nouveau morceau, je pense à la manière de garder l’idée de base tout en lui donnant un maximum d’énergie. Ce n’est pas toujours simple, car certaines idées fonctionnent mieux dans une version plus épurée, mais je ne suis pas un artiste radio, je suis un artiste de scène.
Je veux que mes morceaux soient pensés pour le live, pas pour passer à la radio. C’est toujours présent dans ma tête quand je compose, et je crois que c’est aussi ce qui me différencie d’autres artistes. Beaucoup font des morceaux pour générer du streaming, mais qui ne marchent pas sur scène. Moi, je fais ce qui rend ma communauté heureuse pendant les shows, en accord avec l’énergie que j’y mets.
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L’identité visuelle semble occuper une place importante dans tes projets. Quelle importance accordes-tu à l’image dans la manière dont ton public perçoit ta musique ?
C’est super important ! Je pense que la perception visuelle fait partie intégrante de “l’ensemble du projet”. Quand tu regardes les artistes qui réussissent, tout est cohérent : la marque, la musique, la personnalité, la performance, le visuel — tout s’accorde. C’est aussi ce que j’essaie toujours de faire, tout en restant authentique.
Par exemple, pour le live — quand j’ai eu l’idée de fusionner les deux genres, je voulais aussi que les concerts soient différents de ceux des autres DJs. J’ai donc voulu amener ce concept de “groupe sans chanteur”, où le DJ est à la fois frontman et guitariste. C’était complètement fou, et c’est justement ce que je voulais faire !
Ça nous ouvre aussi plus d’opportunités : un DJ classique aurait du mal à jouer dans un festival rock, mais avec PUNK RAVE LIVE, c’est possible. Même les fans de rock pur peuvent y trouver leur compte.
La scène électronique évolue très vite, et les réseaux poussent les artistes à suivre les tendances. Comment restes-tu fidèle à toi-même dans tout ce bruit ?
Le plus important, c’est de ne pas écouter les autres, mais toi-même ! Ça prend du temps à apprendre, mais c’est essentiel pour ne pas se perdre
Les réseaux sont aujourd’hui une énorme part du métier — tu peux les détester ou les adorer, mais c’est un outil que les artistes d’avant n’avaient pas. Un seul post peut faire un million de vues du jour au lendemain et te faire gagner des fans dans le monde entier.
Pour moi, publier régulièrement, c’est un moyen de rester connecté à ma communauté. Mais il ne faut pas se perdre à courir après les tendances juste parce que ce que tu fais ne “marche” pas tout de suite. Sinon, tu redeviens comme tout le monde. Je fais simplement ce que j’aime : les gens accrochent ou pas.
Tu navigues entre les mondes du rock et de l’électro, deux cultures très différentes. Qu’as-tu appris en reliant ces univers ?
J’ai grandi dans la scène rock et emo, et je fais partie de la scène EDM depuis plus de dix ans. Je comprends donc bien les deux cultures.
J’ai appris que beaucoup de gens ont grandi avec le pop-punk et l’emo dans les années 2000, puis ont découvert l’EDM quand c’est devenu mainstream. Il existe donc naturellement un énorme public qui aime les deux, comme moi.
Au fond, la culture rave et la culture punk/rock ne sont pas si différentes : dans les deux cas, les gens cherchent la liberté, veulent s’exprimer, se libérer, être eux-mêmes, oublier le quotidien et partager des moments d’amour et d’énergie ensemble.
Si tu devais décrire ton projet en une seule phrase, pas comme un slogan mais comme une déclaration, que voudrais-tu que les gens retiennent de STVW ?
Je fais de la musique pour les kids emo qui sont tombés amoureux de l’EDM.