Selon une étude Deezer x Ipsos, 97 % des auditeurs ne savent pas distinguer une musique créée par intelligence artificielle d’une œuvre humaine.
Deezer et Ipsos ont dévoilé ce 12 novembre une étude mondiale inédite sur la perception de la musique générée par intelligence artificielle. Menée auprès de 9 000 personnes dans huit pays (dont la France), elle révèle que 97 % des participants n’ont pas su différencier une chanson créée par IA d’une œuvre humaine.
Pour Alexis Lanternier, CEO de Deezer, ce constat confirme une bascule majeure dans la création musicale : « Les résultats de cette étude montrent clairement que les gens se soucient de la musique et qu’ils veulent savoir s’ils écoutent un morceau créé par un humain ou par une IA. »

Si l’expérimentation prouve la puissance technologique des modèles génératifs, elle met aussi en lumière une forte demande de transparence. 80 % des sondés souhaitent que la musique 100 % IA soit clairement identifiée, et 73 % aimeraient savoir si leur plateforme leur recommande de tels titres. Deezer a d’ailleurs été la première plateforme à mettre en place un système de détection et d’étiquetage des morceaux générés artificiellement — une technologie aujourd’hui utilisée par Billboard dans ses classements.
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Inquiétudes
Au-delà de la curiosité (66 % des auditeurs écouteraient une musique IA au moins une fois), les inquiétudes persistent. 70 % des répondants estiment que cette tendance menace les revenus des artistes, et 73 % jugent non éthique que des entreprises d’IA utilisent des œuvres protégées sans autorisation. Alexis Lanternier souligne : « Il ne fait aucun doute qu’il existe des inquiétudes quant à l’impact de la musique générée par IA sur les moyens de subsistance des artistes. Les entreprises d’IA ne devraient pas être autorisées à entraîner leurs modèles à partir de matériel protégé par le droit d’auteur. »
Deezer affirme recevoir chaque jour près de 40 000 morceaux entièrement générés par IA, soit 34 % de ses livraisons quotidiennes. Si ces titres ne représentent encore qu’une faible part des écoutes (environ 0,5 %), la plateforme observe que jusqu’à 70 % de leurs streams sont manipulés, souvent à des fins frauduleuses.
Deezer pose ses limites
Face à cette explosion, Deezer a choisi d’exclure la musique 100 % IA de ses recommandations et playlists éditoriales, tout en travaillant sur de nouvelles mesures de régulation et de rémunération.
Cette étude, la première à cette échelle, confirme que la frontière entre humain et machine devient indiscernable à l’oreille, mais que la question éthique, économique et culturelle reste entière. Pour Deezer, le défi des années à venir sera de maintenir un équilibre entre innovation technologique et préservation de la création humaine.
« C’est rassurant de voir que nos efforts pour défendre les artistes et la transparence bénéficient d’un large soutien », conclut Alexis Lanternier.



