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Interview : Sofi Tukker

Publié le 18 septembre 2022


L’ère de ‘Wet Tennis’ a bien commencé ! Dévoilé dans son entièreté le 29 avril dernier, ce deuxième album studio du groupe précédemment nominé aux GRAMMYs est un hymne à la joie mais également à la réflexion, comme évoqué durant notre entretien pour le dernier numéro de DJ Mag France. (À retrouver en fin d’interview)

De passage en France en plein milieu de leur tournée européenne commencée le 5 septembre dernier et jusqu’au 1er octobre 2022, Sophie Hawley-Weld et Tucker Halpern ont mis en scène leur nouvel univers dans le cadre de l’Élysée Montmartre (Paris, 18ème arrondissement) par l’intermédiaire d’une scène transformée pour l’occasion en un court de tennis. Mais derrière ce cadre amusant se cache de nombreuses références philosophiques et en lien avec la résilience. C’est l’une des forces de ce duo : Capable de faire danser sur des morceaux très entrainants (‘Emergency’, ‘Batshit’), pop (‘Best Friend’‘Summer In New York’) mélodique (‘Original Sin’‘Forgive Me’) ou différentes sonorités étrangères (‘Johny’, ‘Kakee’, ‘Mon Cheri’) ou de connecter tout un public sur une ambiance plus solennelle, comme lors du solo en guitare de Sophie sur l’estrade de l’Élysée Montmartre, toujours avec des paroles qui invitent à la quête de sens et de réflexion. Quelques heures avant ce show, leur cinquième de la semaine et conclu en beauté avec une interprétation de ‘Drinkee’, nous avons échangé avec Sofi Tukker sur des thématiques qui leur sont chères … Bref, sur leur terrain de jeu.

Au moment où nous échangeons, nous sommes à quelques heures de votre concert. Comment vivez-vous ce retour en France ? 

Tucker : Je suis impatient ! J’ai vraiment hâte que le concert commence.

Sofi : Nous venons juste d’arriver mais nous n’avons pas encore eu le temps de profiter de la ville, même si nous ressentons à chaque fois quelque chose de spécial quand nous sommes à Paris. C’est un de mes endroits préférés dans le monde.

Tucker : Nous irons faire une petite balade une fois cette interview terminée ! (rire)

Avez-vous quand même eu le temps de faire un léger repérage de l’Élysée Montmartre ? Quelles sont vos impressions ? 

Tucker : Nous avons déjà eu la chance de jouer ici, juste avant la pandémie. C’est un si bel endroit ! Par son architecture, l’Élysée Montmartre est une salle de concert qui nous a beaucoup marquée. La vue que nous avons sur la foule … tout le monde est debout et cela donne une atmosphère vraiment particulière. Le balcon au-dessus est également magnifique. Nous avons prévu tout un tas de chose pour ce soir !

Sofi : J’espère que tout va bien se passer …

Tucker : Si tu te rappelles de toute l’organisation il n’y aura aucun problème ! (rire)

Sofi : Mais bien sûr que je m’en rappelle !

Plus globalement, quel est votre relation avec la France ? 

Sofi : Tous nos spectacles en France restent d’excellents souvenirs ! Nous mettons en avant Paris mais il y a aussi une autre ville que j’adore mais je n’ai plus le nom … (Elle réfléchit) Ça va me revenir …

Tucker : Bordeaux !

Sofi : Oui Bordeaux ! Je pense à un concert sur un bateau que nous avions fait là-bas. C’est une ville magnifique et j’espère du fond du cœur y revenir un jour.

Cette date à Paris est déjà votre cinquième de la semaine, et vous jouez aussi aux Pays-Bas ce dimanche 18 septembre. Après le Covid, retrouver un rythme aussi important n’a pas été trop difficile ? 

Tucker : Pour être honnête, il y a d’abord eu une période de transition. Nous avons recommencé à programmer des dates doucement mais sûrement, en jouant des sets d’abord les week-ends. Nous avons passé aussi beaucoup de temps au sein de notre résidence à Las Vegas. Nous ne sommes pas sortis de cette période en sautant dans notre bus pour directement jouer partout dans le monde.

Sofi : Tucker sera d’accord avec moi, il nous a bien fallu une année pour retrouver un bon rythme.

Tucker : Oui, au moins. Pour faire une métaphore musicale, je comparerais notre reprise à un « warm-up. » On a voulu reprendre doucement pour que la transition ne soit pas trop difficile. Nous venions de passer plusieurs semaines à rester chez nous, nous nous doutions que foncer tête baissée ne serait pas une bonne idée. Il y a beaucoup d’artistes qui ont dû tout annuler en plein milieu de leur tournée parce que la transition a été mal gérée. Nous ne voulions pas faire la même erreur. Mais tout ça commence à être derrière nous, nous avons retrouvé notre rythme et c’est un plaisir sans nom !

Sofi : Je crois que les périodes de tournées sont les moments où je m’épanouis le plus. (sourire)

Pour revenir à votre dernier album ‘Wet Tennis’, il y existe une réelle dimension philosophique. Pour rappel, l’acronyme de Wet Tennis est : “When Everyone Tries To Evolve, Nothing Negative Is Safe.”

Sofi : Bravo, vous avez bien bossé votre sujet ! (rire)

Finalement, j’ai l’impression que la période Covid a fait grandir votre côté philosophe, je me trompe ? 

Sofi : Je pense que mon côté philosophe a toujours été très prononcé ! (rire) Plus sérieusement, cette période fut définitivement le moment idéal pour se recentrer sur soi et se concentrer sur ce qui importe réellement. C’est pourquoi même si nous voulons toujours produire du contenu pour faire la fête, nous aimons combiner tout cela avec une dimension philosophique. D’où cet acronyme qui marche excellement bien ! (sourire) Nous partons du principe qu’il n’existe rien de négatif, tout est une question de comment vous interprétez les événements qui vous arrivent. Il n’existe pas une situation où il n’y a rien à apprendre et où vous n’avez pas d’opportunité pour évoluer.

Tucker : Nous avions eu le temps nécessaire pour réfléchir à ce projet et à cet univers autour du tennis : que ça soit sur la forme avec l’esthétique, et sur le fond avec toutes ces profondes réflexions. Finalement, nous nous sommes entraidés durant tout ce temps.

J’imagine que vous êtes à 100% concentré sur votre tournée … Mais l’idée d’un troisième album n’est-elle pas déjà dans un coin de votre tête ? 

Sofi : On travaille sur des musiques. (sourire)

Tucker : Un album n’est pas à l’ordre du jour. Pour faire un bon album, je pense qu’il faut d’abord créer beaucoup de contenus, s’inspirer d’un peu de tout … Pour le moment, nous voyageons énormément et nous avons envie de vivre des expériences et par la suite pourquoi pas s’en servir pour un nouveau projet. Nous marchons beaucoup à l’instinct, alors si prochainement nous trouvons quelque chose qui semble être une bonne idée pour Sophie et moi, nous aviserons. (sourire) Cela peut être pour raconter une histoire, ou simplement pour un single … L’avenir nous le dira !

L’équipe de DJ Mag France a eu la chance de vous voir cet été à Tomorrowland pour votre set sur la Crystal Garden. Comment s’est passé ce grand retour à Boom ? 

Tucker : C’était incroyable ! Comme beaucoup de DJs, j’ai une affection particulière pour Tomorrowland. Tout est si grand … L’attention pour chaque détail que ce festival a est impressionnant. Nous avions dû prendre deux bateaux pour se rendre sur la Crystal Garden ! J’espère du fond du cœur faire plus qu’un week-end l’année prochaine. Chaque expérience à Tomorrowland est enrichissante.

Sofi : Et tout ça, sans parler des expériences après le show, dans les backstages, au village … Chaque moment reste gravé.

Tucker : Nous avions joué le dimanche du premier week-end et pu voir des artistes comme NERVOSunnery James & Ryan Marcianno … Nous ne gardons que de bons souvenirs.

Vous avez déjà eu la chance de vous produire dans beaucoup d’endroits prestigieux. Il n’y a-t-il pas néanmoins un lieu où vous rêvez de jouer ?

Tucker : En France ?

Pas forcément, en général ! Une ville, un stade … 

Tucker : Oui, j’aimerais jouer dans tous les stades du monde ! (rire) Il y a un endroit que j’adore et qui se trouve d’ailleurs dans le sud de la France. Je crois que c’est Nice, ou Cannes … Bref, un endroit proche de l’eau et où le coucher de soleil rendait l’endroit sublime. Je me souviens m’être dis : « Wow, j’aimerais vraiment jouer ici un jour. »

Sofi : Je pense la même chose. Même si l’endroit ne paraissait pas forcément très grand … C’est simplement l’ambiance qui en découlait et qui nous faisait rêver.

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