A l’occasion de la sortie de son nouveau single « Introspection » demain, TASSERY se livre sur son prochain album, « My Own Mirror », qui sortira en juin sur le label Comme dans les films de Naila Guiguet, alias Parfait.
TASSERY, entre ombre et lumière, avance sans regarder en arrière. Avec « My Own Mirror », elle signe un album aussi introspectif que viscéral, où chaque pulsation électronique raconte son histoire. Pas question ici de simples tracks juxtaposés : tout s’imbrique, se répond, s’enlace. À la croisée de la techno et du cinéma, elle dévoile une œuvre émotive.
Ton album « My Own Mirror » s’annonce comme une œuvre introspective, presque autobiographique. À quel moment as-tu su que ce projet devait prendre cette forme narrative et non une simple compilation de morceaux ?
J’ai eu cette idée il y a un peu plus d’un an. Je voulais un album qui soit personnel, qui raconte une histoire et pas seulement une suite de morceaux. Chaque track représente une étape importante de mon évolution musicale et personnelle.
Le titre de l’album évoque un miroir. S’agit-il du regard que tu portes sur ton parcours ou plutôt d’un dialogue avec ton « moi » intérieur ?
Le miroir est le reflet de nous-mêmes. Se regarder dedans, c’est accepter chaque phase de son évolution, en tirer de la force et avancer. Le titre était une évidence pour illustrer l’histoire que je voulais raconter.
Certains morceaux portent des noms très évocateurs (Fears, Dreams…). Y en a-t-il un qui a une signification particulière pour toi ?
Il y en a plusieurs. « Dreams » représente l’inspiration, ce feu intérieur qui pousse à avancer malgré les doutes. « Renacido », c’est la renaissance, la redécouverte de soi en tant qu’artiste et en tant que personne. Mais « Dreams » est sans doute le morceau le plus fort émotionnellement pour moi. Il m’a bouleversée pendant la production, j’ai même versé une larme.
Tu parles de renaissance. En quoi cet album marque-t-il une redécouverte pour toi ?
Composer cet album a été un voyage émotionnel intense. On passe par des peurs, des doutes, une phase d’introspection, pour arriver à une forme de libération. J’ai appris à affronter mes émotions, à les comprendre et à les traduire en musique. C’est comme ça que j’ai pu me redécouvrir.
Comment arrives-tu à transmettre ces émotions sans paroles, uniquement à travers l’instrumental ?
Ce n’est pas évident. Avant de produire, j’ai structuré mes idées dans un document où j’ai noté ce que je voulais exprimer pour chaque morceau, afin de garder une cohérence et éviter qu’ils se ressemblent trop. J’aime aussi le cinéma, donc j’ai réfléchi à des styles et des ambiances spécifiques. Par exemple, sur « Fears », on ressent la peur à travers des souffles, des chuchotements. « Nightmare », lui, plonge dans une atmosphère angoissante. Chaque morceau a une identité émotionnelle forte.
Tu as sorti cet album sur le label Comme dans les films. Pourquoi avoir choisi cette structure ?
C’était le seul label qui correspondait vraiment à ma direction artistique. Comme dans les films a une approche très cinématographique de la musique, ce qui colle parfaitement à mon album. Leur identité artistique est en totale adéquation avec mon projet, donc ça m’a paru une évidence de travailler avec eux.
En quoi le label t’a-t-il aidée à concrétiser ce projet ?
Sans eux, ça aurait été compliqué de gérer tout ça seule. Ils m’ont énormément aidée sur l’organisation, la promo, la préparation de la sortie… Moi, je me suis concentrée sur la production musicale. Grâce à eux, cet album sort dans les meilleures conditions.
Le label revendique une approche expérimentale de la musique. Est-ce quelque chose qui t’a influencée dans ta production ?
Oui, cet album est très différent de ce que je faisais avant. Avant, je produisais un morceau sans forcément raconter une histoire précise. Là, il y a une vraie trame narrative. Les titres et l’ordre des morceaux permettent de mieux comprendre mon intention. C’est un projet personnel, mais beaucoup de gens peuvent s’y retrouver, car on passe tous par ces émotions à un moment de notre vie.
Ton album mélange plusieurs influences. Est-ce une façon de dépasser les tendances actuelles ?
Je pense que j’ai suivi ma propre vision plutôt que de coller aux tendances. J’ai intégré les styles qui me définissent en tant qu’artiste, sans chercher à répondre aux attentes du marché. Certains morceaux ne sont pas jouables en DJ set, mais ils étaient essentiels pour raconter mon histoire.
À l’approche de la sortie de l’album, ressens-tu une forme de soulagement ou d’appréhension à l’idée de partager cette œuvre intime ?
Un peu des deux ! C’est le fruit d’un long travail, donc j’ai hâte de voir comment il va être reçu. C’est une œuvre très personnelle, donc il y a toujours une part d’appréhension, mais je suis surtout excitée de le partager.