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INTERVIEW : CHEBO

Publié le 26 novembre 2021

Chebo s’est démarqué parmi plusieurs centaines de participants au concours de la plalteforme Groover parrainé par The Supermen Lovers. Depuis, on ne le regarde plus vraiment comme avant et de nombreuses opportunités s’offrent à lui. Portrait !


« Ma discographie est un peu à l’image de mes sets, j’aime surprendre et prendre des risques en fusionnant les genres et en bousculant les tempos. »


Depuis quand t’intéresses-tu aux musiques électroniques, qui t’a le plus influencé dans ton envie de produire ta propre musique ?

J’ai commencé la musique le jour de mes 13 ans, quand j’ai eu une guitare électrique en cadeau. J’étais alors fasciné par une vidéo sur Youtube (‘Canon Rock’ de JerryC). Ma première claque auditive, c’était Linkin Park, j’ai donc essayé de jouer dans des groupes et je me suis intéressé à d’autres instruments comme la basse, le piano et la batterie. Après de nombreuses scènes et tremplins au lycée, j’ai reçu en 2011 le prix Emergenza du meilleur bassiste de France, ce qui m’a permis d’être repéré par l’ancien guitariste du groupe Scorpions. Sauf qu’à ce moment-là, j’ai préféré me concentrer sur mes études car j’entrais à l’université. À la fin de mes études, un très bon ami m’a fait découvrir ‘Strobe’ de Deadmau5. Je m’en souviens comme si c’était hier, et c’est précisément ce jour-là que je suis tombé amoureux de la musique électronique. Ce qui me plaît dans l’électro et la MAO, c’est que l’on puisse gérer l’ensemble de la production et pas qu’un seul instrument. La composition et le mixage, c’est ce que je préfère, il n’y a aucune limite.

Tu utilises la plate-forme Groover pour faire valoir ta musique, comment as-tu réagi lorsque tu as su que tu avais été choisi par The Supermen Lovers ?

J’ai dû relire plusieurs fois le mail pour y croire ! C’était une formidable nouvelle. J’utilise en effet régulièrement Groover, c’est une réelle chance pour notre génération d’avoir accès à ce type de plateformes. C’est aussi grâce à Groover que j’ai le plaisir d’échanger avec vous aujourd’hui, et je leur en suis très reconnaissant.

En quoi cette plateforme musicale t’a servi en tant que jeune artiste ? Peux-tu nous dire rapidement comment tu t’en sers ?

Ce que j’apprécie avant tout, c’est sa simplicité d’utilisation et son efficacité. Avant de la découvrir, j’envoyais des mails sans être certain d’obtenir une réponse, ce qui était fastidieux et chronophage. Avec Groover, en quelques clics, je peux envoyer mon morceau à un très large panel de professionnels, et les cibler en fonction de ce qu’ils recherchent. Les retours sont garantis et rapides. Beaucoup de mes morceaux passent aujourd’hui en radio grâce à Groover.

Parle-nous de ‘Tonight’, le titre phare de ta jeune discographie. Comment l’as-tu produit, avec quelles intentions ?

Mon intention première était de composer un titre qui groove. J’ai un passé de bassiste alors je me devais de produire quelque chose qui met une ligne de basse en avant. Mais pour qu’une basse groove, il faut évidemment le rythme qui va avec, j’ai alors opté pour une batterie simple, punchy et efficace. Pour les fondations, je pense que j’ai été inconsciemment inspiré par le chef-d’oeuvre de Michael Jackson, ‘Billie Jean’. J’ai pitché la voix de plusieurs demi-tons pour la rendre plus grave et en la retravaillant, je suis tombé nez à nez avec Dua Lipa. J’ai trouvé ça cool, puis je l’ai découpée pour tenter quelque chose sur le refrain et c’est alors que j’ai trouvé le « to-to-to-to-to tonight » super catchy ! Je me rappelle avoir fait ce refrain rapidement, presque spontanément (le temps que mon plat chauffait au micro-ondes). En réalité, de tous les morceaux que j’ai produits, ça a été l’un des plus rapides. En trois jours, il était bouclé, puis trois jours de mix dans ma voiture et le lendemain, c’était masterisé. Comme quoi il suffit parfois d’aller simplement à l’essentiel.

Des remixes sont en projet ?

Oui ! Il y a un premier remix qui est déjà sorti, produit par un DJ californien connu sous le nom de Ralf. Son ami et talentueux EMRY joue du sax par dessus et j’ai trouvé ça très entraînant. Celui-ci commence déjà à tourner à Ibiza et sur les ondes espagnoles. Tout début 2022 sortira le prochain remix de ‘Tonight‘, par un DJ et producteur australien (aka Elleyet). Il a fait un travail monstrueux, j’ai vraiment hâte qu’il sorte. Avec The Supermen Lovers, nous préparons également une vague de gros remixes accompagnée de la version Extended et Radio Edit de ‘Tonight‘, ainsi qu’un nouveau titre Disco House. C’était jusqu’alors secret mais je peux l’annoncer en exclu pour DJ Mag : il y aura certainement un remix de Tonight produit par la légende The Supermen Lovers en personne !

Quand on produit de la Disco House comme toi, mieux vaut-il aussi avoir une casquette de DJ ?

Je pense oui. Ou du moins fréquenter régulièrement les clubs. Le fait de mixer m’aide considérablement pour la partie producteur car ça m’apporte une vision précise de ce qui fonctionne sur un dancefloor. J’ai mixé dans diverses circonstances, paramètres et lieux très variés, et à force j’ai réalisé qu’il y a un dénominateur commun et des schémas qui reviennent toujours dans ce qui marche. Pas que pour la Disco House d’ailleurs. Ma discographie est un peu à l’image de mes sets, j’aime surprendre et prendre des risques en fusionnant les genres et en bousculant les tempos. Je pense que c’est ce qui fait réagir un public. On l’observe d’ailleurs sur ce qu’écoutent généralement les gens : leurs playlists personnelles sont souvent très éclectiques. Selon moi, un set trop linéaire devient prévisible et risque de fatiguer la piste qui a parfois besoin de ralentir pour mieux repartir. J’adore la House mais je suis incapable de ne mixer que ça à 128 bpm pendant des heures, j’ai besoin de casser cette monotonie et d’aller à contre-courant.


« La plate-forme Groover est une réelle chance pour notre génération.”


Quel regard portes-tu sur la scène française, te considères-tu comme l’un des héritiers de la French Touch des années 2000 à laquelle The Supermen Lovers a fortement contribué ?

Complètement ! Mais je me considère surtout comme un passionné. Je suis un grand fan de la French Touch, et mes sets sont encore remplis de titres de The Supermen Lovers, Modjo, Daft Punk et Justice. Je pense que c’est grâce à de tels artistes que la scène française rayonne aujourd’hui à l’international (avec également l’immense travail fait par David Guetta, Bob Sinclar, et bien d’autres). Ils ont clairement ouvert des portes pour notre génération. Et pas que dans l’électro d’ailleurs, dans tous les genres il y a des artistes français que je trouve juste exceptionnels. Depuis que ‘Tonight’ figure dans des playlists éditoriales Spotify, j’ai reçu un certain nombre d’offres intéressantes de la part de labels et majors. J’ai longtemps hésité avant d’en décliner certaines et la rencontre avec Guillaume (The Supermen Lovers) a confirmé mon envie de travailler à ses côtés car nous partageons la même vision. De mon point de vue, c’est une légende, et une figure emblématique de l’électro à la française.

Quels objectifs t’es-tu fixé pour 2022 ? 

J’ai pris le temps de préparer beaucoup de gros morceaux cette année. Ils sont aujourd’hui quasiment finis et j’espère pouvoir en sortir un maximum pour 2022. Certains sont par ailleurs déjà signés. Si j’arrive à en sortir une vingtaine ça serait bien. J’ai besoin d’être constamment dans un processus créatif, c’est surtout pour cette raison que je fais de la musique. Je me challenge inlassablement dans ma façon de produire en expérimentant de nouvelles choses et en mettant à chaque fois la barre plus haut. Je ne me fixe aucune limite et j’essaie d’innover autant que possible sur des productions intemporelles. J’évite au passage de m’enfermer dans une case ou un genre. En 2022, je compte bien continuer à sortir de nouveaux titres et affirmer ma personnalité. Poursuivre mes collaborations avec des artistes que j’admire pour leur talent et me produire sur de nouvelles scènes et festivals. Et puis surtout continuer à m’éclater en faisant ce que j’aime, c’est le plus important !

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