Apple Music débarque sur Rekordbox et les platines AlphaTheta : une révolution en streaming pour les DJs connectés, entre confort et contraintes.
C’était écrit. La musique dématérialisée allait tôt ou tard grimper sur scène. Cette fois, c’est fait. Apple Music rejoint Rekordbox, le logiciel phare d’AlphaTheta (ex-Pioneer DJ), et atterrit directement dans les systèmes DJ tout-en-un OMNIS-DUO et XDJ-AZ. Plus de 100 millions de morceaux, accessibles en quelques touches, depuis la cabine ou un iPhone. Il ne manquait plus que ça pour que le cloud remplace la clé USB.
Mais attention : on ne parle pas d’un simple gadget. C’est une mutation structurelle, un pas vers un DJing toujours plus connecté, toujours plus fluide. Les mises à jour — Rekordbox 7.1.0 pour Mac/Windows, 4.4.0 pour iOS, et les firmwares des OMNIS-DUO et XDJ-AZ — permettent une lecture directe depuis Apple Music. Plus besoin de charger ses titres à l’avance, plus besoin d’acheter chaque track : on pioche, on joue, on invente.
Liberté limité
Le système StreamingDirectPlay permet même une analyse automatique du BPM et des grilles, un calage précis via les formes d’ondes à l’écran. C’est propre, c’est net, c’est Apple. Et c’est une petite révolution dans les logiques de préparation de set.
Mais comme souvent, la liberté vient avec ses limites. Cette intégration ne fonctionne pas sur les CDJ, ni sur les modèles plus anciens. Pour ceux-là, la clé USB garde son trône. Quant à l’export de morceaux Apple Music vers Rekordbox Export Mode ou vers les clubs, c’est toujours non. La faute aux DRM et à une industrie encore accrochée à ses frontières numériques.
Outil supplémentaire
Le deal est clair : il faut un abonnement Apple Music et une connexion Internet stable. En échange, on obtient un terrain de jeu gigantesque, un moteur de recherche intégré, des playlists collaboratives, un radar de streaming. Sans oublier la AlphaTheta DJ Mix Curator Page, nouvelle vitrine où des DJ sélectionnés partageront leurs sélections et sets mixés.
Alors, faut-il s’inquiéter ? Les puristes grimaceront. Les autres, ceux qui construisent leur set entre deux trains et trois festivals, y verront un outil en plus, un allier moderne. Apple Music ne remplace pas l’oreille, encore moins la main du DJ. Mais il ouvre la porte à une autre façon de préparer, de jouer, de surprendre.
Et dans cette époque où tout va vite, c’est peut-être ça, le vrai luxe : pouvoir tout avoir sous la main, sans perdre l’essentiel.