Le duo français s’allie avec Pegazi pour sortir un rework moderne et tendance de l’un des classiques les plus connus de Dalida. Validée par Orlando et signée sur un label d’Universal, cette nouvelle version confirme le potentiel de ces DJ-producteurs en pleine ascension au sein de la scène Melodic depuis quelques années…
Ce vendredi, vous sortez un remix officiel d’un classique de Dalida via un label d’Universal Music… Comment en êtes-vous arrivés à ce projet de remix, pourquoi ce titre de Dalida en particulier ?
Nous sommes vraiment super excités d’avoir pu mettre les mains sur ce classique de l’intemporelle Dalida. Nous connaissons tous ce titre, ‘Salma Ya Salama’, nous l’avons tous entendu et chanté au moins une fois. C’est un titre fort et fédérateur ! Il y a plusieurs mois, notre ami Pegazi nous a envoyé une première version. Il voulait juste avoir notre ressenti… Son idée était excellente, mais on a trouvé que ça ne sonnait pas assez « dancefloor » au niveau de la production. Il fallait ajouter de nouveaux ingrédients pour faire danser, avec une autre construction et une approche plus en phase avec les tendances actuelles. On a donc dit à Pegazi que nous étions d’accord pour travailler avec lui sur ce projet, mais uniquement si nous pouvions le sortir en tant que remix officiel de Dalida. On n’avait pas grand espoir à ce moment, mais c’est bien mal connaître notre ami Pegazi, qui est entré en contact direct avec Orlando, le frère de Dalida. Le projet devenait alors sérieux et nous avons travaillé en étroite collaboration avec lui sur ce projet.
J’imagine que vous avez eu accès aux bandes vocales originales de Dalida, est-ce que vous avez émis des réserves quant au découpage d’un tel classique ?
Tout à fait ! Après avoir travaillé sur les premières versions avec des voix de Dalida et des accapella que nous avions faits nous-mêmes. Une fois le projet vraiment validé, nous avons reçu les bandes vocales originales de Dalida de la part d’Universal Music, en français, arabe et italien, car Orlando nous a demandé trois versions pour ce remix.
Est-ce que vous avez abordé ce remix différemment que vos remixes habituels ? Avez-vous cherché à être plus mainstream, par exemple ?
Ce titre allait forcément être différent de ce que nous produisons habituellement. Évidemment, dans le son en lui-même, mais aussi dans la construction. Le défi était de taille car il fallait préserver l’essence et la vibe orientale de l’œuvre originale tout en lui apportant notre dose de groove et de modernité, sans nous éloigner trop de notre univers. Il nous fallait un titre assez court, très dynamique et sans longueur. Nous devions alors placer les instruments et les voix d’origine aux bons moments pour que ça soit facilement identifié comme un remix, en respectant l’œuvre initiale et sans basculer dans le trop « mainstream » pour ne pas perdre notre public !
Justement, n’avez-vous pas eu un peu peur des réactions des « puristes » de l’underground ?
Nous y avons pensé bien sûr ! On sait qu’on prend un risque à travers ce remix, mais nous ne changeons pas pour autant de style. Nous évoluons tout simplement, nous pensons que c’est une étape nécessaire et saine dans le cadre de notre projet artistique. C’est comme un DJ set, il y a une trame, un style défini, mais il faut constamment savoir l’adapter et le faire évoluer selon le mood, l’heure, le public, le lieu. Si on devait classer ce remix, on pourrait dire que ça serait un « summer track » hyper dansant et good vibe dans la tendance « afro-house ».
« Si on devait classer ce remix, on pourrait dire que ça serait un « summer track » hyper dansant et good vibe dans la tendance ‘afro-house’. »
Il y a trois versions, dont une en arabe. Votre musique s’exporte bien au Proche-Orient, comment l’expliquez-vous ?
Orlando et Universal tenaient à avoir une version arabe dans l’optique de la diffuser au Moyen-Orient. En effet, notre musique s’exporte bien dans cette zone géographique, le public y est juste incroyable et l’accueil est à chaque fois très chaleureux. Nous y avons jouer à de nombreuses reprises et nous adorons y aller car notre musique résonne fort chez ce public passionné et respectueux. La scène locale est de grande qualité et a participé au développement de cette tendance musicale qui est pile dans notre style. C’est-à dire avec des mélodies, du groove, des voix et un tempo moins rapide que ce que ce que l’on retrouve beaucoup en Europe actuellement.
Votre duo est actif depuis maintenant plusieurs années, quel bilan faîtes-vous de votre développement jusque là, notamment en matière d’identité musicale ?
Nous sommes très contents de notre évolution, nous avons une belle équipe autour de nous. Notre complémentarité et notre implication sont notre moteur pour travailler tous les jours sur notre musique, sur notre développement. Nous devons sans cesse nous remettre en question, à la fois dans la production de notre musique pour la faire évoluer, mais aussi dans notre façon de communiquer. Nous sommes très à l’écoute du public, des autres artistes et des organisateurs pour évoluer sans travestir nos idées et notre identité artistique.
Sentez-vous que la scène Melodic à laquelle vous êtes rattachés est à un tournant de son histoire ?
Oui, nous sommes dans une période de changement important. La consommation de la musique par les réseaux sociaux a changé la donne. Le public se lasse vite et « swipe » ou « scroll » vers un autre artiste, un autre style rapidement. D’où l’importance pour nous d’évoluer tout en conservant notre authenticité ! L’explosion de la scène Melodic par l’intermédiaire d’Afterlife et de leurs shows démesurés en est l’exemple. Le travail qu’ils ont fait est incroyable, si bien que le genre musical est devenu « accessible » à tous. Les puristes sont déçus et se tournent vers d’autres artistes, faisant évoluer constamment les musiques, mais en même temps, c’est génial car ça ouvre nos musiques vers un public encore plus grand. Le défi est de capter un nouveau public et de lui faire comprendre les codes de l’underground sans basculer dans le mainstream.
Dans quelle partie du globe vous sentez-vous le plus compris en tant que DJ ?
L’important pour nous est d’être au bon moment, au bon endroit. Notre travail et le travail des promoteurs – organisateurs, ne nous a jamais donné la sensation d’être devant un public qui ne comprenait pas notre musique. Nous espérons que ça va continuer dans ce sens et nous avons hâte de découvrir de nouveaux publics et des zones du monde dans lesquelles nous n’avons pas encore eu la chance de jouer… Notre équipe travaille sur des tournées en Inde, en Asie et aussi en Amérique latine pour les mois à venir. D’ici là, de notre côté, nous donnons notre max en studio !
Où est-ce qu’on pourra vous retrouver aux platines cet été ?
Cet été, nous serons souvent avec notre équipe Family Piknik, avec en point d’orgue la soirée d’Opening du festival le 2 août, Chypre le 29 août, leur grosse Closing le 5 Octobre dans les Arènes de Béziers et leur premier event officiel pendant l’ADE à Amsterdam le 17 Octobre. Nous avons aussi pas mal de shows dans notre agenda, que ce soit en Grèce, au Kosovo, au Royaume-Uni ou encore au Moyen-Orient. Ça devrait bien bouger !
« Notre défi est de capter un nouveau public et de lui faire comprendre les codes de l’underground sans basculer dans le mainstream. »