Sous le nom de Verses GT, Jacques Greene et Nosaj Thing entament une collaboration prometteuse (un double single), rejointe ici par la voix sensible de George Riley. Leur premier titre ensemble, « Your Light », fonctionne comme une introduction délicate à leur univers commun. Pas d’effet gratuit, juste une composition équilibrée, à mi-chemin entre chanson électronique et exploration atmosphérique. C’est le genre de titre qui intrigue plus qu’il n’impressionne d’emblée, et donne surtout envie de voir comment cette alchimie va évoluer sur l’album prévu le 12 septembre.
Le duo britannique Two Shell franchit une nouvelle étape avec IICONS, un premier album qui refuse tout formatage. Sur ce disque volontairement éclaté, les morceaux enchaînent les ruptures de rythme, les clins d’œil et les micro-expériences sonores. Certains titres ne durent qu’une minute, d’autres ressemblent à des brouillons de tubes passés au mixeur. On pourrait y voir du chaos, mais c’est surtout un disque qui respire la liberté. Two Shell n’a pas peur de dérouter, de faire court, absurde, ou maladroit. Ce n’est pas un album qui cherche l’unanimité : il impose un ton, et il le fait avec culot.
Dan Snaith revient à son alias Daphni avec un double single joyeusement désorganisé. « Clap Your Hands » ne cherche pas la finesse, mais la réaction immédiate. C’est un morceau construit sur l’entêtement, qui fonctionne comme une jam euphorique et sans filtre. Pas de structure classique, pas de montée prévisible : juste un flot de sons qui s’entrechoquent et se relancent. Dans un paysage électronique parfois trop poli, ce genre de liberté fait du bien.
Annoncé comme le premier extrait de leur futur DJ-Kicks, ce titre de Modeselektor ne surprend pas… et c’est une bonne chose. Fidèles à eux-mêmes, les Berlinois livrent un morceau en apesanteur. « MEGA MEGA MEGA » ce n’est pas un retour, ni une redécouverte — juste la confirmation qu’ils savent toujours exactement comment faire monter la tension avec trois sons et une idée.
La productrice française Anetha continue d’explorer un terrain où vitesse rime avec émotion. Avec « Watch Us Glow », elle propose un morceau à la fois intense et maîtrisé, construit sur une rythmique rapide mais jamais étouffante. C’est un track conçu pour le dancefloor, un hymne électro-pop, lumineux, qui évite les automatismes de la techno rapide. Bref, un bon exemple d’équilibre entre exigence de fond et efficacité immédiate.
Leo Pol revient avec un EP de cinq titres qui confirment son goût pour une house soignée, aux accents rétro mais toujours actuelle. On y retrouve cette touche de groove, cette manière de faire groover des éléments simples, sans tomber dans la nostalgie. L’ensemble est fluide, toujours dansant, avec quelques détours par le breakbeat ou les textures plus mélodiques. Un disque qui n’invente rien mais qui le fait très bien, avec un vrai sens du détail.
Ellen Allien signe un morceau moins frontal que d’habitude, presque contemplatif. « Under The Ocean » se déploie lentement, avec une progression qui prend son temps sans jamais s’endormir. C’est une face plus introspective de la productrice berlinoise, qui rappelle que la techno peut aussi se vivre comme un voyage intérieur. Une piste parfaite pour une fin de set ou un moment suspendu.
KI/KI ne fait pas dans la dentelle : « Time to Party » est une déclaration d’intention dès les premières secondes. On est ici dans une tradition rave assumée, avec tout ce que cela implique de sons directs, de montées sans détour, et de lignes mélodiques qui accrochent l’oreille. Un banger simple, droit au but, qui montre que la productrice néerlandaise sait parfaitement comment faire lever les bras sur un dancefloor.
Le producteur de Manchester réédite son excellent True Magic avec une version enrichie. Cette nouvelle édition prolonge l’album original avec des titres inédits dans la même veine : une musique à la fois intime et dansante, qui joue sur les émotions sans tomber dans le mélodrame. Il y a dans la musique de salute une lumière constante, une envie de partager plus qu’impressionner. L’un des disques les plus sincères de la scène UK actuelle.
Pour ce maxi de remixes, Justice a fait appel à une belle brochette : Alan Braxe, DJ Falcon, Hudson Mohawke et The Dare revisitent « Mannequin Love » chacun à leur manière. Le résultat est varié, cohérent, et souvent très réussi. Certains jouent la carte de la lenteur, d’autres celle de la puissance. L’intérêt, ici, tient autant dans la diversité des approches que dans la qualité de la matière d’origine, qui résiste à tous les traitements sans jamais perdre son charme.
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