Paul Kalkbrenner, ici lors de son set au Brunch Electronik de Bordeaux, le 7 juin 2025. Crédits : Theo Kine
Theo Kine / Brunch France

Paul K, Peggy Gou, Folamour : le Brunch Electronik à fait chavirer Bordeaux

Publié le 10 juin 2025

Line-up solide, public conquis, acoustique millimétrée : le Brunch Electronik de Bordeaux a réussi, ces 7 et 8 juin 2025, son entrée dans le circuit des grands rendez-vous électro.

Un mirage électronique en plein cœur de Bordeaux. Ce week-end des 7 et 8 juin 2025, la place des Quinconces – ce vaste rectangle de pierre où les manifestations croisent les marchés de Noël – s’est transformée en oasis sonore pour le premier Brunch Electronik de la ville. Un pari audacieux : poser une seule scène, en plein air, pour deux jours de house, de techno et d’euphorie douce. Pari tenu.

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La météo, d’abord incertaine, a tourné au grand bleu. Trop bleu, même. Un soleil de plomb et un vent capricieux ont soulevé des nappes de poussière, donnant parfois au site des allures de Monegros urbain. À force de danser les pieds dans la terre, on en oubliait qu’on était à quelques mètres du tram. Bordeaux disparaissait. Ne restait qu’un public composite, transgénérationnel, familial parfois, cosmopolite souvent. Des Hollandais, des Allemands, des Norvégiens. Et des Français venus de tout l’Hexagone pour voir ce que cette nouvelle escale du Brunch Electronik avait dans le ventre.

Paul K en maître

Le samedi, la journée s’est ouverte avec Eipso et Pole Position, qu’on a adorés, avant que la scène ne soit prise d’assaut par un trio d’artistes majeurs, chacun dans son style. Jan Blomqvist a ouvert le bal avec son live entre pop électronique et techno mélodique. Laurent, 56 ans, les yeux embués : « Ça fait 15 ans qu’on le suit. On n’a pas les moyens d’aller à Ibiza. Le voir ici, à Bordeaux, c’est fou. » Malgré quelques larsens au cours de son set, l’Allemand a livré ce que son public attendait : des nappes émotionnelles, une voix aérienne, et ce spleen électronique qu’il traîne comme une signature.

Kölsch a ensuite pris le relais, calibrant son set avec la précision d’un horloger. Les fans reconnaissaient au loin son mythique chapeau. Le Danois a livré un mix net, propre, sans esbroufe. Techno de précision. Avant de s’envoler à Ibiza, où il jouait quelques heures après pour la soirée organisée par elrow au nouveau club [UNVRS]. Puis vint le moment Paul Kalkbrenner.

On aurait cru une entrée de star en finale de Ligue des Champions. Maillots de la Mannschaft floqués « Kalkbrenner » dans tous les coins, gradins improvisés bondés, et un dispositif de sécurité plus dense qu’en début de journée. Son ingénieur du son prépare la scène, câble, règle, ajuste. Mais Paul K refuse de commencer. Il monte, lance un premier morceau, coupe tout. Redescend. Silence tendu. Puis revient. Et cette fois, c’est parti. Sur fond de crépuscule, il déroule un set à son image : intense, construit, millimétré. Quelques clins d’œil à Stromae, quelques détours par ses classiques, et une foule conquise qui oublie le contretemps.

La sensation Peggy Gou

Peggy Gou lors du closing du Brunch Electronik à Bordeaux, le 8 juin / Crédit : Theo Kine

Le dimanche, plus bordelais dans l’âme, commence avec AVTEL, local de l’étape, et Gina Breeze. Le public est encore en rodage, mais les basses remettent rapidement les corps en mouvement. Puis vient Folamour (dont une interview fleuve est à retrouver dans notre prochain numéro de DJ Mag), et l’ambiance bascule. Le Lyonnais, fidèle à lui-même, sent la foule, lit l’humeur, joue juste. Pas de surprise, mais toujours cette efficacité house qui fonctionne. Mention spéciale à son moment jazzy, qui a déclenché les premiers frissons de la journée.

Gerd Janson, ensuite, a surpris tout le monde. L’Allemand, pourtant résident au Panorama Bar et boss du label Running Back, était inconnu de la majorité. À la fin de son set, ils étaient tous conquis. « C’est qui ce gars ? Meilleure découverte ! », entendait-on partout. Une leçon de groove, sans forcer. Un DJ qui sourit en jouant. Ça change tout.

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Et puis, il y a eu Peggy Gou. L’attente, d’abord. L’impatience. Et enfin, la montée. La star sud-coréenne, lunettes de soleil vissées sur le nez (certaines distribuées à ses fans VIP), a livré un set progressif, qui a mis du temps à décoller. Mais quand « (It Goes Like) Nanana » a retenti, la place a basculé. Frissons collectifs, bras en l’air, visages retournés. Ce moment-là, tous l’attendaient. Il est arrivé. Et il valait l’attente.

Lyon et Paris dans le viseur

Le week-end n’a pas été parfait. Certains ont râlé sur le prix (40 à 50 euros la journée, près de 90 pour le week-end). Mais vu le plateau, difficile de crier à l’arnaque. Surtout avec un système son quasi irréprochable. Peu importe où l’on était sur la place, on entendait tout. Un exploit acoustique sur un site aussi vaste. Pas de saturation, pas de zones mortes. Juste la musique, partout.

Brunch Electronik a réussi son pari bordelais. Une édition fondatrice, qui pose les bases d’un rendez-vous qu’on espère pérenne. La suite ? Lyon, les 13 et 14 septembre au Grand Parc Miribel Jonage, puis Paris, les 4 et 5 octobre à l’Hippodrome de Vincennes. La fête ne fait que commencer.

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