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OXIA et Nicolas Masseyeff fêtent les six ans de leur ‘Connivence’

Publié le 24 octobre 2022

Les deux figures de la scène underground française présentent un EP de remixes d’un des morceaux emblématiques de leur label Diversions Music.

En 2016, OXIA et Nicolas Masseyeff unissaient leurs forces pour nous livrer le percutant ‘Connivence’. Plus qu’une réunion entre deux figures majeures de la scène underground française, ce morceau marquait également le lancement de leur label commun Diversions Music. Six ans plus tard, voici que le duo est venu fêter l’anniversaire de ‘Connivence’ avec un EP de remixes. Pour ce faire, les deux amis ont convié Super Flu, Kiko et Black Circle tout en se prêtant eux-mêmes à l’exercice avec un rework du titre original. OXIA et Nicolas Masseyeff reviennent pour nous sur la naissance de ‘Connivence’, leur vision de Diversions Music et nous disent tout sur cette nouvelle compilation de remixes.

Comment est né le ‘Connivence’ originel ?

Nicolas Masseyeff : ‘Connivence’ est née dans mon studio un soir après que je sois allé chercher Olivier à l’aéroport. On a voulu faire un peu de studio et trifouiller les synthés, et voilà…

OXIA : D’ailleurs à la base ce morceau s’appelait ‘From Airport’. Et je crois me souvenir qu’on avait trouvé la base assez rapidement, alors que comme dit Nico, on ne cherchait pas vraiment à faire un track à ce moment-là. C’est venu tout seul…

‘Connivence’ est l’un des morceaux fondateurs de Diversions Music. Comment définissez-vous l’identité du label ?

NM : On est assez éclectiques dans nos dj sets, ça avait du sens pour nous d’être large dans nos choix concernant notre label.

O : Effectivement ‘Connivence’ est l’un des morceaux fondateurs du label, mais il y avait également un autre track qui s’appelle ‘Take It Back’ et qui est assez différent de ‘Connivence’. Il est plus rythmique, pas mélodique, avec un petit côté techno… Donc dès le premier EP nous avons tout de suite donné le ton et montré que le label allait pouvoir sortir des choses assez différentes. Donc notre identité c’est d’être éclectique.

Comment se passe la gestion d’un label à deux ? Comment vous vous mettez d’accord sur la direction que vous voulez prendre avec ce label et comment vous réussissez à arbitrer en cas de désaccord ?

NM : La gestion du label se passe assez simplement, on se parle quasiment tous les jours au téléphone. C ‘est avant tout une aventure amicale, donc il n’y a pas de prise de tête. Et pour les choix des tracks, il faut que les morceaux nous plaisent à tous les deux … Parfois l’un essaye de convaincre l’autre, mais ça ne marche pas souvent (rires).

O : Oui on se parle presque tous les jours par téléphone mais cela ne concerne pas forcément toujours le label (rires). Mais oui comme dit Nico, c’est avant tout une aventure de deux amis. On se connait depuis tellement longtemps qu’on a aucun problème à se dire les choses. Donc ça marche aussi pour le label, quand on n’est pas d’accord on en parle assez simplement et on trouve des compromis quand c’est nécessaire. Mais on est généralement assez d’accord et toutes les décisions sont prises à deux, si l’un n’est pas d’accord, on ne le fait pas.

Quelle est selon vous la sortie qui définit le mieux Diversions Music et celle dont vous êtes le plus fier ?

NM : Personnellement je ne peux pas choisir une sortie en particulier, l’ensemble des morceaux qu’on a signé définissent pour moi ce panachage qui nous est cher. Mais peux être que ‘Connivence’ comme c’était le premier a recueilli ma fierté un peu plus que les autres…

O : Un peu pareil pour moi, j’ai toujours du mal à faire un choix dans ces cas-là, j’aime tel ou tel track pour différentes raisons. Surtout que nous avons sorti des choses assez différentes, donc trop difficile de choisir. Même si comme Nico, ‘Connivence’ à une symbolique forte pour nous car c’est l’un des premier tracks du label et qu’il avait très bien fonctionné pour une première sortie.

Six ans après sa sortie, ‘Connivence’ nous revient avec un EP de remixes. Qu’est-ce qui a motivé ce projet ?

NM : un jour on a réécouté le morceau et on s’est dit tous les deux que ça serait cool de faire une nouvelle version avec des remixes. Donc c’était aussi simple que ça.

Comment s’est fait le choix des artistes invités à remixer le morceau ?

NM : On a envoyé à plusieurs artistes qu’on apprécie, certain ne pouvait pas d’autres ont accepté et c’est donc ces trois artistes qu’on a gardés.

O : Oui ce sont trois artistes qu’on apprécie tous les deux, Super Flu, Black Circle, et Kiko bien sûr qu’on connait depuis plus de 20 ans.

Vous signez également un rework du morceau. Comment avez-vous abordé cet exercice ?

NM : On s’est dit qu’on voulait faire un rework car on le trouvait un peu lent. Alors on a fait une version fidèle à l’original mais un peu plus rapide, et au final on a rajouté quelques éléments qui donne une version un peu différente.

O : Oui depuis le début j’ai toujours dit à Nico qu’on l’avait fait un peu lent l’original donc c’était l’occasion de faire cette nouvelle version et de l’accélérer légèrement. Et au fil de nos séances de travail en studio, on a modifié des choses, notamment la structure, et donc on a aussi rajouté un petit gimmick de piano qui n’existait pas dans la première version. On voulait une nouvelle version un peu différente, mais pas trop éloigné de l’originale non plus.

Est-ce qu’en six ans, il y a des choses qui ont changé dans votre façon de produire de la musique, ou même dans la façon de penser votre musique ?

NM : Pour ma part ça n’a pas trop changé, hormis quelques trucs où la technologie a évolué. Mais le plus important c’est que le plaisir de produire qui est encore là.

O : Oui il y a six ans, cela faisait déjà pas mal d’années qu’on avait commencé à produire donc nous avions déjà acquis une bonne expérience. Donc depuis cela n’a pas énormément évolué de mon côté non plus. Ou alors cela s’est fait très progressivement et légèrement avec l’évolution des technologies.

En parlant de changement, ces dernières années la scène underground semble connaître un certain essor avec des artistes et des propositions musicales qui viennent toucher un public et des sphères plus “mainstream”. Est-ce que c’est quelque chose que vous ressentez également et comment expliquez vous ce changement ?

NM : Effectivement, certains artistes touchent un public plus large… Après expliquer et disserter sur la musique des autres, ce n’est pas une de mes compétences premières… Mais en presque 30 ans, j’ai vu la musique électronique évoluer dans plusieurs sens et courant et cela ne m’empêche pas de l’aimer toujours autant.

O : Oui c’est vrai il y a pas mal de gros artistes de la scène “underground” qui jouent dans de très gros festival plus “mainstream” et donc touche un public plus large. S’ils l’assument, quelque part c’est cool, ils font découvrir une musique plus pointue à un public qui n’est l’ait pas vraiment à la base. Après comment expliquer ce phénomène, je ne sais pas vraiment, c’est sans doute dû en partie au fait que les gens sont devenus de plus en plus ouverts et curieux.

Vous qui évoluez dans la scène électronique depuis un certain moment maintenant, quel est le secret de votre longévité ?

NM : L’amour de la musique, la passion, on découvre toujours des trucs qu‘on apprécie… Et ça motive.

O : Oui je dis aussi toujours que c’est la passion de la musique qui nous donne cette énergie. Et on est honnête dans ce qu’on fait et les gens le ressentent je pense. Je pense aussi qu’on se remet toujours en question, on essaye de faire des choses différentes en suivant l’évolution, tout en gardant évidement notre intégrité.

Si vous deviez chacun choisir un morceau dans la discographie de l’autre que vous auriez rêvé produire, quel serait votre choix ?

NM : ‘Rue Brusherie’ sans hésitation, on a mixé ce morceau chez moi pendant des heures quand Oxia a fait son précèdent album. J’adore ce morceau… mais vraiment… Je ne m’en suis jamais lassé. Il a une touche tellement spéciale, en plus c’est un ami que j’ai présenté à Olivier qui joue au clavier dessus.

O : Alors pas facile car j’aime beaucoup de tracks dans la discographie de Nico, mais le premier qui m’est venu à l’esprit c’est ‘Made For V’. J’adore la mélodie de la basse, ce track est plein d’émotions. En plus il a une histoire, vu que le V c’est pour Victor, le nom du fils de Nicolas dont je suis le parrain. Donc cela a du sens pour moi.  

Quelle est la suite pour vous maintenant ?

NM : Pour ma part, j’ai un album qui s’appelle ‘ENDLESS’ qui sort sur Systematic le label de Marc Romboy à la fin du mois. Et l’année prochaine une super série de remix… avec même un d’Oxia pour l’info !

O : De mon côté il y a un remix pour Dense & Pika de leur titre ‘Apache’ qui vient juste de sortir sur Kneaded Pains. Et oui donc il y a le remix que je dois finir pour l’un des tracks de l’album de Nico. Et je prépare également un nouvel album, pour lequel je prends mon temps – un peu trop d’ailleurs (rires).  Mais j’espère réussir à le finir dans les prochains mois, il y aura sans doute aussi un nouvel EP avant. Et pour Diversions, pour le moment nous n’avons rien de prévu, on continue à écouter des demos…

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