Le ministère de la Culture a dévoilé, le 6 juin 2025, les 16 premiers clubs labellisés « Club Culture », un dispositif qui reconnaît leur rôle artistique, social et festif dans le paysage culturel.
Le 6 juin 2025, la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé la première vague de labellisations du dispositif « Club Culture – lieu d’expression artistique et de fête », lancé en mars dernier. Ce label inédit vise à reconnaître le rôle culturel des clubs en France, souvent cantonnés à leur seule dimension festive, malgré leur influence sur la création musicale et les dynamiques sociales.
Inspiré des scènes électroniques et alternatives qui ont façonné les musiques actuelles, le label entend valoriser les établissements qui, par leur programmation et leur fonctionnement, s’engagent en faveur de la diversité artistique, du soutien aux jeunes talents, mais aussi de la sécurité et de l’inclusivité.
« Ce label distingue des lieux emblématiques du clubbing français engagés pour la création, la diversité et la sécurité de leurs publics », souligne le ministère dans son communiqué officiel. Les critères d’attribution sont multiples : qualité et originalité de la programmation, mise en avant des DJs émergents, attention portée aux femmes et minorités sur scène, ainsi qu’engagement dans la prévention des violences sexistes et sexuelles, ou dans la réduction des risques en milieu festif.
Seize labellisés
Au total, 16 établissements répartis sur l’ensemble du territoire ont été labellisés pour une durée de trois ans renouvelables. Parmi eux : Le Badaboum, La Bellevilloise, La Rotonde Stalingrad, Glaz’Art, La Gare-Le Gore, le Kilomètre 25, La Machine du Moulin Rouge, Le Mazette, Le Rex Club, La Station Gare des Mines, et Virage à Paris, Slalom à Lille, Wharehouse à Nantes, Le Petit Salon et Le Sucre à Lyon, La Suite à Brest. La sélection est issue d’un appel à projets lancé en mars dernier. « Un nouvel appel à candidatures sera publié à l’automne 2025 », indique également le ministère.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de réconcilier politique culturelle et vie nocturne, longtemps considérées comme deux mondes séparés. En reconnaissant aux clubs un véritable statut de lieux culturels, le ministère entend leur offrir plus de visibilité, de légitimité — et potentiellement, de soutien institutionnel.
Alors que les clubs ont été fortement fragilisés par la crise sanitaire, puis par l’inflation des coûts et la transformation des habitudes du public, ce label apparaît comme un signal politique : celui de considérer la nuit non comme un angle mort, mais comme un espace vivant de création, d’expérimentation et de lien social.