Mandragora
©Two Visions

Mandragora, deeper than ever 

Publié le 31 mai 2025

Alors qu’il s’apprête à envahir un Rex Club sold-out ce soir, Mandragora nous en dit plus sur son renouveau musical.


Figure de la scène psytrance avec son courant futureprog, le Mexicain Mandragora est à un tournant de sa carrière. Après avoir quitté le Brésil pour la France il y a quelques années, le producteur fait évoluer sa musique vers des sphères davantage tournées vers la musique minimal et tech house, et s’éloigne de la course aux BPM d’une scène psytrance toujours plus hard. Après le carton ‘Moonlight’ aux côtés de Beltran, le Mexicain s’apprête à enfoncer le clou avec un EP à paraître prochainement chez All Night Long. En attendant, il investit ce soir le Rex Club avec sa soirée Le Chat Rouge, déjà sold-out,  et nous offre l’occasion de prendre la temperature à l’aube de cette nouvelle ère. 

Où en es-tu artistiquement ces jours-ci ? 

Fin 2023, Beltran et moi avons sorti le titre ‘Moonlight’, qui est resté plus de 6 mois au sommet du classement minimal/deep tech sur Beatport. C’était génial, et ça a ouvert la voix à des collaborations avec d’autres artistes, comme sur le titre ‘Florida BB’ paru sur le label PNK Records. Je continue à travailler sur des titres dans cet esprit, et je compte bien collaborer à nouveau avec ces gens que j’aime beaucoup. 

« Même si je suis identifié au sein de la scène psytrance, les DJ et producteurs qui viennent des racines de ce courant ne me considèrent pas comme un des leurs »

Tu t’éloignes donc de tes influences psytrance pour quelque chose de plus tech house et minimal ? 

J’ai vécu au Brésil pendant 10 ans. On y trouve beaucoup de gros clubs, comme Green Valley, dans lesquels la scène principale accueille surtout des artistes de minimal, quand les autres scènes jouent de la psytrance. La psytrance brésilienne est unique et ne ressemble pas à ce qu’on entend ailleurs. Elle est à la fois très commerciale, minimale et rapide. Je pense que c’est une des raisons qui ont permis à ma musique d’exploser. Même si je suis identifié au sein de la scène psytrance, les DJ et producteurs qui viennent des racines de ce courant ne me considèrent pas comme un des leurs. Ma nouvelle musique s’écarte un peu de ces influences. Mais j’explore des sonorités qui me sont familières car elles ont accompagné ma vie au Brésil. En France, cette musique n’est pas très développée, à part au travers de collectifs comme Redbox

« Je veux vraiment me dissocier de cette scène hard techno et rester fidèle à ce que je suis. »

Ce nouveau virage signifie ta prise de distance avec ton courant « futureprog » ? 

Non ! C’est juste un peu différent. Ça fait longtemps que je fais de la futureprog, et c’est un style qui est devenu de plus en plus rapide avec le temps, jusqu’à arriver à 180 voire 200 BPM. Maintenant, il y a des artistes comme Indira Paganotto qui jouent de la hard techno, du hardstyle… J’ai l’impression que tout cela rentre désormais dans la même case. Personnellement, je me sens plus proche de la scène minimal que de la scène hard techno. Ce à quoi ressemblait la futureprog quand je l’ai créée au Brésil, avec une vibe tropicale, solaire. J’ai plus d’affinités avec les musiques lumineuses qu’avec les musiques dark et les ambiances warehouse. Mes nouveaux titres sont aussi plus lents, vers 130 BPM. Je veux vraiment me dissocier de cette scène hard techno et rester fidèle à ce que je suis. 

Tu travailles sur un EP qui cristallisera ce nouveau départ. Tu peux nous en dire plus ? 

J’essaye de travailler malgré le peu de temps que j’ai, mais ça se passe super bien. J’ai terminé les titres, j’ai enregistré les voix et le mix est presque fini. Ça va sortir sur All Night Long, et j’ai d’autres choses dans les tuyaux avec PNK Records et d’autres labels. Je travaille beaucoup, et je fais aussi de la musique hybride  un peu bizarre, qui mêle la psytrance et l’afro house. J’en ai joué un titre il y a quelques jours et ça a retourné le public. On aurait dit que la soirée venait de commencer. J’aime faire des choses auxquelles  les gens ne s’attendent pas. Il n’y a rien de mieux selon moi. 

Tu joueras au Rex Club ce soir pour ta soirée Le Chat Rouge. C’est un événement important pour toi ? 

Oui ! On invite les Français de Redbox dont je te parlais plus tôt, le Mexicain Kinahau, à qui on doit l’excellent ‘Different Side’ en featuring avec Michael Bibi, et Slamm, qui a fait le track ‘K.E.T’, qui était récemment n°1 du top minimal/deep tech sur Beatport. Ce sont des amis et des artistes qui sont en train d’exploser. Ne vous attendez pas à entendre de la hard techno, vous serez déçus. Ce sera une soirée minimal, avec de la futureprog à la fin. Ce sera des musiques qu’on n’a pas l’habitue d’entendre en France ni même à Ibiza, ce sera différent. 

Partagez cet article :)

Ses réseaux

Instagram

Youtube

+ en rapport avec l'article