Le PDG de Live Nation a estimé que les billets de concert étaient "sous-évalués". Crédit : Andy Li / Unsplash
Andy Li / Unsplash

Le PDG de Live Nation estime que les billets de concert sont « sous-évalués »

Publié le 23 septembre 2025

Le PDG de Live Nation, Michael Rapino, a estimé que les concerts sont « sous-évalués », malgré la colère des fans face à la flambée des prix.

Le patron de Live Nation, Michael Rapino, a ravivé le débat sur le coût des concerts en affirmant que, malgré la perception du public, les tickets restent trop bas par rapport à d’autres spectacles. Lors de la conférence Game Plan de CNBC/Boardroom, relayée par le magazine Rolling Stone, il a déclaré : « La musique a été sous-estimée. Dans le sport, je plaisante souvent en disant que c’est une sorte d’insigne d’honneur de payer 70 000 dollars pour une place au bord du terrain chez les Knicks. Mais si nous faisons payer 800 dollars pour Beyoncé, on nous tombe dessus. »


Pour lui, « le concert est sous-évalué, et ça fait longtemps que c’est le cas. » Il avance un prix moyen d’environ 72 dollars la place : « Nous avons encore beaucoup de marge. Donc, quand vous lisez que les prix des billets augmentent, le prix moyen d’un concert reste à 72 dollars. Essayez d’aller voir un match des Lakers pour ce prix-là — et il y en a 80 par saison. »

Lire aussi. Marcel Dettmann dévoile son nouvel alias et annonce un EP sur !K7

Flambée des prix

Ces propos arrivent dans un contexte où les fans dénoncent la flambée des tarifs et des frais annexes, exacerbée par la tarification dynamique et la revente. En France, plusieurs études confirment la tendance : selon le CNM, le prix moyen d’un billet est passé de 41 € en 2023 à 45 € en 2024, soit une hausse de 10 %, tandis qu’une étude Prodiss montre que le tarif des places les plus chères en stade a grimpé de 112 € en 2019 à 137 € en 2023 (+22,7 %). Les plus grandes tournées (Springsteen, Beyoncé, Taylor Swift) ont ainsi connu une hausse brutale, faisant des concerts premium un produit quasi-de luxe, tandis que la majorité des artistes en clubs et petites salles peinent toujours à rentrer dans leurs frais.

De son côté, Rapino insiste sur l’explosion des coûts de production : « Nous venons de produire la tournée de Beyoncé. Elle a 62 camions de transport stationnés dehors. C’est un Super Bowl qu’elle met en scène chaque soir. Il y a dix ans, il y aurait eu peut-être 10 camions. » La réalité logistique (transport, scénographie, vidéo, équipes) est indéniablement plus lourde qu’il y a dix ans, et une part de la hausse reflète cette inflation. Mais elle ne suffit pas à éteindre la colère, notamment face à la complexité du parcours d’achat, aux frais opaques et au rôle dominant de l’alliance Live Nation–Ticketmaster sur de nombreux marchés.

Lire aussi. PLAYLIST. Sammy Virji, Mac Declos, Parallelle… les coups de coeur DJ Mag de la semaine du 15 septembre 2025

Expérience dégradée

Sur le fond, deux visions s’opposent comme le résume le Times. Côté industrie, l’argument est économique : si le marché secondaire revend à prix d’or, aligner les tarifs primaires permettrait de « récupérer » la valeur captée par les revendeurs et de financer des shows plus ambitieux. Côté public, l’expérience se dégrade : files virtuelles, frais qui gonflent le panier final, et places « premium » ou « VIP » sans avantages tangibles. Plusieurs analyses pointent la consolidation du secteur (promotion, salles, billetterie) comme un facteur majeur de tension sur les prix et d’érosion de la concurrence.

Reste une nuance clé : le prix moyen évoqué par Rapino agrège des réalités très différentes. La tranche haute (arenas, stades, superstars) tire la perception générale, tandis que des milliers de concerts demeurent abordables – mais fragiles économiquement. Dit autrement : le sommet brille, la base rame. Cette dualité explique qu’un même marché puisse être, à la fois, « sous-évalué » selon les métriques macro et insoutenable pour une partie du public.

Leviers disponibles

À court terme, plus de transparence (affichage des frais dès le départ), des plafonds sur certaines catégories sensibles et un meilleur encadrement de la revente sont les leviers les plus cités pour rééquilibrer le système. En attendant, les déclarations de Rapino — « le concert est sous-évalué… » — risquent de cristalliser la fracture entre une industrie sous pression et des fans déjà à bout de budget.

Lire aussi. Daft Punk débarque dans Fortnite avec une expérience interactive

Partagez cet article :)

Ses réseaux

Instagram

Youtube

+ en rapport avec l'article