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Interview : WhoMadeWho

Publié le 26 janvier 2024

Rencontre avec le trio danois en marge de son concert parisien prévu le 1er février à la Cigale.

20 ans après sa formation, WhoMadeWho n’a pas fini de se réinventer et de surprendre son public. Apparu comme le fer de lance du renouveau de la scène dance-punk au début des années 2000, le trio danois n’a eu de cesse de casser les codes et les frontières musicales. Un goût pour l’éclectisme qui l’a toujours amené à flirter avec la sphère électronique – quitte à totalement franchir le pas depuis quelques années. Porté par le succès de son incroyable livestream au temple d’Abou Simbel pour Cercle, WhoMadeWho a entamé un nouveau chapitre de sa carrière et s’épanouie désormais avec une musique plus électronique mais toujours aussi sensible, émotive et emplie de nombreuses influences. Une formule gagnante qui lui a permis de fédérer toute une nouvelle génération d’auditeurs et de s’inviter sur les plus grandes scènes au monde. Le 1er février, c’est à la Cigale à Paris que la formation danoise présentera son tout nouveau live show. Le groupe nous dit tout sur les coulisses de ce concert très attendu, son rapport à la scène mais aussi sur son prochain album à venir.

Vous jouerez à Paris le 1er février. Que peut-on attendre de ce concert ?

Le 1er février, nous présenterons notre nouveau live show à Paris. Ce sera une nouvelle expérience pour les Parisiens. Un concert à la fois cinématographique et festif avec des éléments visuels supplémentaires.

Les live shows sont une partie très importante de votre carrière et de votre succès. Comment abordez-vous cet exercice ?

Nous considérons les concerts comme une partie très importante de notre carrière, principalement parce que nous aimons l’interaction avec le public. Jouer les chansons qui ont été produites dans un cadre privé intime, puis tout d’un coup les faire vivre devant un public est un sentiment très spécial. C’est une énergie incroyable, quelque chose qui nous comble vraiment.

Comment arrive-t-on à un show comme celui que vous présentez aujourd’hui ? Partez-vous uniquement d’idées visuelles, ou la musique que vous voulez jouer joue-t-elle également un rôle ?

La musique est toujours la clé. Mais avec ce live show, nous avons plus que jamais donné la priorité à la partie visuelle. Nous avons collaboré avec de nombreux artistes visuels pour certains morceaux tels que flora&faunavisions de Berlin, EyeMix Studio de Los Angeles et Chris Mulligan de New York. C’est un vrai voyage.

Vous avez également travaillé avec le cabinet d’architectes Bjarke Ingels Group. Comment les avez-vous rencontrés et comment avez-vous imaginé votre nouvelle scénographie ?

Tout a commencé dans le désert de Burning Man en 2018 où nous nous sommes rencontrés par hasard. BIG avait créé cet ORB épique et nous traînions ensemble et rêvions de collaborer. Et maintenant, c’est en train de se produire.

On constate que la dimension visuelle joue un rôle de plus en plus important dans la musique électronique et que les artistes ne peuvent plus se contenter de simplement jouer leur musique. Sur scène. Aujourd’hui il faut proposer un show avec des effets visuels, des écrans, etc. N’avez-vous pas peur que tous ces effets finissent par éclipser la musique, ou du moins lui donner un rôle moins important ?

Pour nous c’est une expérience de mettre autant l’accent sur le visuel. La musique est toujours la clé, et ce qui nous relie au public en premier lieu. Donc cette extravagance en live doit plus être considérée comme une courtoisie envers nos fans. C’est un ajout d’éléments supplémentaires. Et nous sommes sûrs qu’ils viennent toujours principalement pour écouter leurs chansons préférées, celles avec lesquelles ils se sont connectés émotionnellement.

Est-ce que le show que vous avez imaginé influence également la musique que vous jouez ou produisez ?

C’est plutôt l’inverse. L’intimité des albums est l’élément clé de notre succès. Nous essayons de recréer l’intensité émotionnelle des chansons en live. C’est un autre type d’intensité, deux formats différents. Au début, nous avons essayé d’intégrer notre énergie live aux enregistrements mais cela n’a jamais vraiment fonctionné.

En parlant de musique, vous avez récemment sorti votre nouveau single ‘Children’. Quel a été le point de départ de ce morceau ?

‘Children’ est l’une de ces chansons qui est apparue assez naturellement. Surtout lorsque nous avons décidé d’ajouter le chœur d’enfants Vesterbro Ungdomsgård. Cela a permis au morceau de s’assembler très joliment.

Le morceau est sorti sur votre tout nouveau label The Moment. Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre propre label, et quelle différence cela fait-il dans votre travail ?

Nous voulions essayer de faire notre label parce que c’était une option naturelle. Les labels ont toujours des opinions précises et nous voulions faire un album à nos conditions, sans interférence. Penser de manière plus holistique et pas seulement à propos des singles, etc.

Vous êtes sur le point de sortir votre neuvième album. Quel a été votre processus créatif pour cet album ?

Le processus créatif de nos albums est toujours différent. Sur cet album, nous essayons des éléments cinématographiques et collaborons avec différents nouveaux producteurs. Nous avons toujours besoin de nous pousser dans de nouvelles directions.

Est-ce que c’est toujours important pour des artistes comme toi de continuer à sortir des albums et pas seulement des singles ou des EP ?

Honnêtement, nous ne pensons pas que le monde soit tellement intéressé par le format album. Il est plus axé sur les singles. Pourtant, nous aimons le format de l’album et aimons créer un univers dans lequel nos auditeurs peuvent plonger. C’est pourquoi nous le faisons pour notre plaisir, comme notre propre carburant artistique.

Vous êtes actif depuis plusieurs années, mais il y a toute une nouvelle génération d’auditeurs qui vous a découvert plus récemment, notamment avec le succès de votre performance pour Cercle. Avez-vous l’impression d’avoir pris un nouveau départ dans votre carrière, ou est-ce encore une évolution logique pour vous ?

Burning Man et Abou Simbel en streaming avec Cercle ont totalement relancé notre carrière. Cela nous a naturellement portés, mais ce n’était nulle part écrit que cela mènerait à la renaissance de ce groupe composé de trois hommes blancs…

Quand on regarde l’évolution des tendances musicales, avez-vous déjà eu peur de ne plus être pertinent, de ne plus savoir parler au public avec votre musique ?

La peur de perdre notre voix est toujours là. C’est surement la raison pour laquelle nous travaillons toujours très dur pour produire de la musique et rester pertinents. La peur nous pousse tous les trois à un niveau plus profond.

Votre musique a toujours été à la croisée de nombreux styles différents. D’autant plus que vous êtes un groupe live, mais que vous entrez maintenant dans le domaine de la musique électronique. Avez-vous l’impression d’avoir trouvé votre place dans le monde de la musique d’aujourd’hui ?

Nous sommes en train de nous rétablir dans le monde électronique, ce qui est génial car le monde électronique est super créatif et ouvert. Et c’est ce que nous aimons le plus.

Après une carrière de plus de 20 ans, avez-vous encore des objectifs ou des rêves ?

Nos objectifs et nos rêves changent constamment. En ce moment, nous avons l’impression de vivre un vieux rêve. Un rêve que nous avons fait plus tôt. C’est incroyable, mais pas suffisant. Nous sommes toujours occupés à faire de nouveaux plans. Des plans qui peuvent nous emmener vers de nouveaux endroits. La soif d’aventure nous pousse toujours dans de nouvelles directions. Par exemple il y a eu une réunion de groupe après Coachella l’année dernière. Nous avons totalement oublié de célébrer ce moment parce que nous étions tellement occupés à courir après le prochain…

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