Du fauteuil d’un cabinet dentaire aux platines d’Ibiza, HYPATON raconte son ascension fulgurante et sa complicité avec son mentor, David Guetta.
Tu es passé des études de dentisterie à la production aux côtés de David Guetta en moins d’un an. Avec le recul, comment vis-tu un changement de vie aussi soudain ?
C’était clairement un grand tournant, mais ça s’est fait naturellement. J’ai toujours été très concentré sur ce que je fais, que ce soit mes études ou la production. Quand les choses ont commencé à s’accélérer, je me suis simplement adapté. J’essaie de ne pas trop réfléchir, je me concentre sur le travail, sur le fait de progresser, et je garde la même discipline qu’avant — simplement appliquée à un autre univers.
Ta rencontre avec David Guetta a tout changé. Tu te souviens du moment exact où il t’a contacté ? Quelle a été ta première réaction ?
Je m’en souviens parfaitement. Au début, je pensais que c’était un faux compte, je n’y croyais pas du tout. Puis j’ai réalisé que c’était vraiment lui, et la première chose que j’ai faite, c’est prévenir ma mère. À partir de là, tout est allé très vite, mais ce moment-là reste gravé. C’était le début de quelque chose qui a complètement changé mon parcours.
David a dit que tu avais une sensibilité rare pour construire des mélodies et des refrains. Qu’est-ce que tu penses qu’il a vu en toi que d’autres n’avaient pas remarqué ?
Probablement mon attention à la mélodie. Même quand je fais quelque chose d’énergique ou pensé pour le club, ça part toujours d’une idée émotionnelle. J’aime construire des morceaux mémorables, pas seulement fonctionnels. C’est peut-être ça qui a retenu son attention.
Quand vous êtes ensemble en studio, comment se passe la collaboration ? David est plutôt un mentor technique, un coach créatif, ou un vrai partenaire artistique ?
C’est un vrai collaborateur. Il apporte des idées, de l’énergie, une vision, mais il écoute aussi beaucoup. Il y a un vrai respect mutuel dans le processus. On travaille vite, toujours guidés par ce qui “sonne juste” sur le moment, sans trop intellectualiser. C’est une dynamique très fluide.
Travailler avec lui implique forcément une certaine pression — il pense à l’échelle des hits mondiaux. Comment trouves-tu ta propre voix dans cet environnement ?
Il y a toujours une pression quand on vise haut, mais je reste concentré sur mon identité. J’apprends de son approche, mais je garde toujours à l’esprit ce qui rend mon son unique. L’objectif, ce n’est pas de l’imiter, mais d’évoluer tout en restant authentique.
Tes reworks comme “Be My Lover” ont une vraie identité : une énergie 90s nostalgique mêlée à la modernité du Future Rave. Qu’est-ce que tu veux exprimer à travers ce mélange ?
J’aime le contraste, prendre quelque chose de nostalgique et lui donner une forme futuriste. Ce mélange de familiarité et de nouveauté me semble puissant. C’est une manière de relier les générations et de ramener des mélodies émotionnelles dans le club, mais avec une touche actuelle.
Beaucoup de jeunes producteurs courent après les tendances ou la viralité TikTok. Tu as réussi à utiliser ces codes tout en gardant ton authenticité. Comment trouves-tu l’équilibre ?
Les réseaux font partie du langage d’aujourd’hui, mais ils ne doivent pas définir la musique. Je les utilise pour montrer le processus, pour créer du lien, mais la direction artistique reste la priorité. Quand la musique est sincère, elle trouve naturellement son public, que ce soit en ligne ou sur scène.
Ton tout premier DJ set a eu lieu au Hï Ibiza, à côté de David Guetta. C’est fou. Qu’as-tu ressenti en montant sur scène, et qu’as-tu retenu de cette expérience ?
La pression était immense au début. Les jours précédents, je parlais à peine, j’étais complètement concentré. Mais une fois arrivé dans le club, tout a changé. La pression s’est transformée en pur plaisir. J’ai surtout compris l’importance de la préparation. J’avais passé des semaines à m’entraîner chez moi, et ça a tout changé : au moment du show, tout est venu naturellement.
Aujourd’hui, tu développes ta carrière solo tout en restant proche de David. Quelle direction veux-tu prendre pour te démarquer tout en maintenant ce lien ?
David me montre la carte du succès. Le vrai secret, c’est l’originalité : trouver ton propre angle tout en restant connecté à ce qui se passe autour. Il faut être un peu stratégique aussi, adapter ton son à l’évolution de la scène. Pour moi, tout tourne autour des mélodies et des harmonies lumineuses — des morceaux que les gens peuvent reconnaître dès les premières secondes à la radio.
Si tu devais résumer la leçon la plus importante que David Guetta t’a transmise, ce serait laquelle ?
Rester constant. Le succès peut venir vite, mais le maintenir demande de la perspective, de la discipline et de l’humilité. David a une éthique de travail incroyable, et c’est ce que je retiens le plus : ne jamais arrêter d’apprendre, ne jamais se reposer sur ses acquis.