Carl Cox, Eric Prydz, Tony Romera… Le Poney Club de Toulouse a vécu un week-end au line-up digne d’Ibiza. Il fallait y être, on vous raconte.
Le 17 juillet 2025, il fallait vouloir danser. Mieux, il fallait vouloir s’arracher du sol. C’est ce que proposait le Poney Club de Toulouse, qui accueillait ce soir-là Eric Prydz, avant de remettre le couvert avec Carl Cox le lendemain. Deux figures totémiques de la culture club, programmées dans un même week-end d’été dans un même lieu au sud-ouest de la France. Cela pourrait sembler banal à Ibiza, à Miami ou à Tulum. Mais c’est Toulouse qui s’y colle, avec une ambition tranchante et une exécution quasi parfaite.
La veille, Bob Sinclar avait ouvert le bal dans une ambiance généreuse, fédératrice, un brin nostalgique. Il fallait ça pour rappeler que le Poney Club veut parler à tous. Car c’est bien là le tour de force du lieu : rassembler. Dans la foule, on croisait des vingtenaires surexcités, des quadras en mode revival, mais aussi de nombreux fêtards de plus de cinquante ans, voire bien plus, déhanchés avec la même ferveur que leurs cadets. Une véritable piste intergénérationnelle, sans jugement ni frontières.
Carl Cox retourne la ville rose
À l’arrivée sur site, seul le décalage géographique pouvait faire grincer : le lieu est un peu excentré. Mais le trajet en vaut la peine. Et tout est pensé pour que le confort sonore soit total. Le système son, au cordeau, offrait une clarté rarement atteinte en extérieur : chaque kick d’Eric Prydz faisait vibrer le sternum, chaque nappe montait dans les tempes. Une maîtrise technique qui permettait d’entrer sans forcer dans son univers à la fois massif et mélodique. Pendant deux heures, l’architecte suédois a redessiné le ciel au laser, avec la même obsession maniaque qu’aux grandes heures de ses shows HOLO.
Mais si Prydz a transporté, Carl Cox a pulvérisé. Le lendemain, le patron britannique a imposé sa loi avec un set d’une puissance incomparable. On aurait cru que le sol s’abaissait à chaque drop. La foule, compacte et ravie, ne voulait plus quitter la scène. On comprend toujours pourquoi tant d’artistes l’appellent « King Carl ». Le Britannique incarne cette alchimie entre technique pure, empathie totale et rage de jouer. Chaque transition était une déclaration d’amour à la musique, un coup de marteau sur le mur des âges.
Le Bikini aussi de la partie
Toulouse n’avait pas besoin de prouver grand-chose à personne. Mais pendant que Tomorrowland et Dour faisaient vibrer la Belgique à coups de pyrotechnie et de programmations XXL, la ville rose offrait un contre-modèle tout aussi enthousiasmant : moins clinquant, plus chaleureux, et d’une qualité artistique égale. Il fallait y être.
Et quand la nuit s’est terminée, l’histoire ne faisait que commencer. L’after nous a menés au Bikini, salle mythique des nuits toulousaines, où Tony Romera s’est chargé de prolonger l’expérience. Trois heures d’une house élégante, musclée, vibrante. Du Romera comme on l’aime, entre classicisme assumé et surprises bien dosées. Puis vint Akrav, qu’on ne connaissait pas, et qu’on n’est pas près d’oublier. Un voyage techno où se mêlaient l’acid à l’hypno, quelque chose de bien deep difficile à nommer. Une découverte qui à elle seule justifiait la nuit blanche.
Au petit matin, la lumière était douce, les jambes lourdes, et les esprits encore perchés. Toulouse avait gagné son pari. Et on se disait que, parfois, le plus beau des festivals ne tient ni à son nom, ni à sa taille. Mais à ce que les artistes, le public et un lieu magique peuvent créer ensemble, l’instant d’un battement.
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