Dans un communiqué publié le 30 septembre 2025, Spotify a annoncé que son cofondateur Daniel Ek quitterait son poste de PDG pour devenir président exécutif à compter du 1ᵉʳ janvier 2026. Il restera néanmoins fortement impliqué dans la direction stratégique de l’entreprise, particulièrement au sein de son conseil d’administration.
Cette transition s’accompagne d’une nouvelle gouvernance : Gustav Söderström (anciennement en charge de la R&D et des produits) et Alex Norström (ancien responsable des revenus) prendront les rênes en tant que co-PDG, en reportant directement à Ek. Ils seront aussi membres du conseil d’administration.
Dans une vidéo partagée sur ses réseaux, Ek a précisé que la décision n’était pas une réaction à des difficultés internes, mais plutôt le prolongement d’un travail de fond. « L’entreprise est dans une excellente position », a-t-il déclaré, soulignant que Söderström et Norström avaient déjà démontré leur capacité à piloter l’entreprise.
Cette annonce tombe à un moment charnière pour Spotify, confronté à des défis multiples : pression concurrentielle (Apple Music, Amazon Music, YouTube Music), marges affectées par les coûts liés aux licences, et attentes croissantes des artistes en matière de transparence et de rémunération. Le repositionnement de direction pourrait être perçu comme une étape de maturité dans l’évolution de la plateforme.
Mais l’annonce suscite aussi des analyses plus larges. Forbes rappelle qu’Ek mène déjà plusieurs autres engagements : il s’investit dans Prima Materia, une société d’investissement valorisée à 1 milliard de dollars, et détient un rôle actif dans Helsing, une entreprise européenne spécialisée dans la défense. Ses intérêts extra-musique pourraient avoir accéléré sa volonté de changer de casquette.
Dans le détail, Ek évoque la situation ukrainienne dans ses propos, soulignant que son investissement dans Helsing était « profondément lié à la volonté de contribuer à la protection de l’Europe ».
Pour les observateurs de l’écosystème musical, ce départ marque une étape importante : Spotify, depuis sa création en 2006, est souvent associé à la figure d’Ek. Le passage de témoin (et la remise en jeu du leadership) pourrait signaler une Spotify plus corporative, mûre, prête à affronter les prochains défis — que ce soit sur la monétisation, les podcasts, l’IA musicale, ou les nouveaux modèles de rémunération des artistes.
Reste une question centrale : comment la nouvelle direction va équilibrer innovation, satisfaction des artistes et croissance durable — tout en gardant Spotify à la pointe de l’industrie musicale mondiale ?
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