Renate, le club-labyrinthe à l’âme déglinguée, ce jardin suspendu entre deux mondes — celui des survivants de l’underground et des convertis du dancefloor — a vu sa façade partir en fumée, a rapporté le Berliner Morgenpost. Il est 2h du matin à Berlin, quand le feu se déclare dans ce jardin devenu symbole. Pas une terrasse de cocktails, non. Un lieu vivant, vivant jusqu’aux racines. Jusqu’à cette nuit du 18 juin 2025.
Les images sont brèves mais brutales. À 2h29, le journaliste Julian Würzer poste sur X la vidéo des flammes. L’entrée est un brasier. À ses pieds, les pompiers s’activent. En moins d’une heure, les flammes sont contenues. Mais le mal est fait : l’avant du club est totalement ravagé. La structure d’accueil, le jardin, les premiers pas avant le labyrinthe musical — tout est parti en cendres. Pourtant, l’âme reste. Le feu n’a pas franchi le seuil du bâtiment.
Une bouteille de gaz a été retrouvée. La police criminelle de l’État (LKA) mène l’enquête. La piste criminelle ? Elle n’est pas écartée. L’histoire du clubbing berlinois est pleine d’excès, rarement d’actes de sabotage. Mais en 2024, Renate avait déjà annoncé qu’il fermerait sans doute en 2025. Un compte à rebours déjà enclenché. Cet incendie ne fait qu’accélérer le sentiment de fin.
Dans un Berlin où les clubs ferment un à un, Renate tenait encore debout par miracle, comme un vieux manège qui n’avait pas oublié de tourner. Ce matin, il n’a pas brûlé tout à fait. Mais il tremble. Et avec lui, une part de la nuit berlinoise.
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