La Lovely Xmas Party a réuni près de 4 000 personnes au Zénith de Limoges, vendredi 19 décembre, pour une nuit électronique aussi rare que fédératrice.
Vendredi 19 décembre 2025, la Lovely Xmas Party s’installe au Zénith de Limoges. Lorsque Elfigo prend les commandes, les portes viennent tout juste d’ouvrir. La salle est encore clairsemée, le public arrive par vagues, prend ses marques, salue des visages connus. À 14 ans, le jeune DJ ouvre la soirée au lendemain d’une prestation à l’Élysée — un contraste qui intrigue sans être mis en avant. Derrière les platines, il livre un set posé, appliqué, sans chercher à en faire trop. « On sent qu’il est sérieux, concentré », remarque Julien, 36 ans. Une entrée en matière progressive, à l’image de la salle qui se remplit lentement.
Avec l’arrivée de Cassius, puis d’Étienne de Crécy, l’ambiance change nettement. La piste se densifie, les discussions se taisent, l’attention se fixe sur la scène. Les classiques de la French Touch fonctionnent immédiatement, sans surprise mais avec une efficacité intacte. Pour beaucoup, leur présence à Limoges a quelque chose d’inhabituel. « Voir ces artistes ici, c’est rare. D’habitude, on fait la route », confie Sophie, 43 ans. La soirée prend alors une dimension presque événementielle, portée par un public majoritairement âgé de 25 à 45 ans, peu de très jeunes, mais une vraie ferveur collective.
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« Mosi » en mode showman
Le passage de The Avener accentue cette dynamique fédératrice. Son set, accessible et rassembleur, parle à une large partie de la salle. Lorsque surgissent des références ultra-identifiables comme « One More Time », la réaction est immédiate : les bras se lèvent, les refrains sont repris, les téléphones sortent. « C’est simple, mais ça met tout le monde d’accord », résume Marc, 39 ans. Un moment de communion assumé, qui élargit encore le public présent.
Le temps fort de la soirée arrive avec Mosimann. Très engagé physiquement, en interaction constante avec la salle, il impose un rythme plus intense et une proximité qui fait mouche. Puis survient la séquence qui marque durablement la nuit : il invite Elfigo à le rejoindre sur scène. « J’ai toujours rêvé d’être DJ. Et il y a un petit jeune en coulisse pour qui je veux que vous fassiez du bruit », a-t-il lancé au public. L’image frappe : un adolescent de 14 ans, sous les projecteurs d’un Zénith désormais plein, applaudi par un public largement adulte. « Ce n’est pas du marketing, c’est un vrai moment », glisse Anaïs, 28 ans. La transmission se fait à vue d’œil, sans discours appuyé.
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Jusqu’à la dernière note
Après ce pic d’énergie, Matt Sassari prend le relais avec un set solide et maîtrisé. La dynamique se stabilise, mais une partie du public commence à quitter la salle. Certains ont déjà beaucoup donné, d’autres préfèrent garder de l’énergie pour les jours à venir. Reste un noyau plus fidèle, décidé à prolonger la nuit. « On est venus pour tout voir », sourit un groupe resté au premier rang.
Ces derniers ne l’ont pas regretté. La clôture assurée par PACT — Joris Delacroix, Joachim Pastor et Teho réunis — a réservé une surprise à ceux qui ont tenu jusqu’au bout. Fidèle à son concept, le trio a invité plusieurs personnes du public à monter sur scène, leur permettant de manipuler les machines aux côtés des trois DJs. Une manière directe et ludique de casser la frontière scène-salle. « On ne voit jamais ça ici », sourit un spectateur encore incrédule. Un final participatif, presque pédagogique, qui a transformé la fin de soirée en moment de partage concret, récompensant celles et ceux qui avaient choisi de rester jusqu’à la dernière note.
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« Noël un peu en avance »
En sortant du Zénith, un constat s’impose : le public limougeaud répond présent lorsqu’on lui propose un rendez-vous électronique d’ampleur. Salle pleine en cours de soirée, public attentif, ambiance respectueuse, génération intermédiaire bien représentée. À quelques jours des fêtes, la Lovely Xmas Party a surtout offert un moment de rassemblement. « C’est une bonne manière de lancer la fin d’année », résume Laurent, 45 ans. « On se retrouve, on fête Noël un peu en avance. » À Limoges, ce vendredi soir, la musique électronique a trouvé sa place — le temps d’une nuit qui a compté.




