Amine Mojito a été condamné à six mois de prison pour sa vidéo de faux « piquages » publiée avant la Fête de la musique 2025.
Un influenceur français a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir diffusé sur TikTok une vidéo où il simulait des injections sur des passants avec une fausse seringue. Une « blague » de très mauvais goût, publiée quelques jours avant la Fête de la musique 2025, qui a depuis pris une résonance inquiétante avec la vague d’agressions à la seringue survenues cet été dans les festivals français.
Ilan M., 27 ans, plus connu sous le pseudonyme Amine Mojito, s’était filmé en train d’approcher des passants avec une fausse seringue avant de diffuser la séquence sur TikTok sous le titre « Le piqueur fou ». La vidéo, tournée en juin, montrait l’influenceur rire en voyant ses victimes paniquer — un contenu qui, dans le contexte, a choqué le public et les autorités.
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Six mois ferme
Le tribunal correctionnel de Paris l’a reconnu coupable de violences avec arme n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail », le condamnant à six mois de prison ferme, assortis d’une amende de 1 500 € et d’une interdiction de détenir une arme pendant trois ans. En audience, le jeune homme a plaidé l’erreur mais a affirmé ignorer leur impact potentiel : « J’ai eu la très mauvaise idée de faire ces farces en imitant ce que je voyais sur Internet, en Espagne et au Portugal », a-t-il déclaré. « Je ne pensais pas que ça pouvait faire de mal. C’était mon erreur : je n’ai pas pensé aux autres, j’ai pensé à moi. »
Lors de la Fête de la musique 2025, les autorités avaient recensé près de 150 signalements de piqûres dans plusieurs villes françaises — Lyon, Nantes, Toulouse, Montpellier, Rennes… Des festivals comme We Love Green ou Garorock avaient alors dû renforcer leurs dispositifs de sécurité et sensibiliser leur public.
Provocation irresponsable
Ces attaques, souvent sans preuve tangible ni motif identifié, avaient suscité une panique collective, largement relayée sur les réseaux sociaux. Plusieurs enquêtes avaient conclu à des blessures superficielles sans trace de substances injectées, mais le mal était fait : la peur d’être piqué dans une foule s’était installée.
C’est dans ce climat de méfiance que le « canular » d’Amine Mojito a été perçu comme une provocation irresponsable. L’affaire soulève une nouvelle fois la question de la responsabilité des influenceurs, à l’heure où les comportements viraux sur les réseaux peuvent avoir un impact réel sur la sécurité du public.