Cinq ans après le lancement du CDJ-3000, AlphaTheta (ex-Pioneer DJ) remet les platines sur la table avec un nouveau modèle qui risque de faire date : le CDJ-3000X. Plus qu’une simple mise à jour, c’est une réponse claire aux usages modernes des DJs, qui mixent désormais entre clés USB, ordinateurs portables et bibliothèques cloud.
Depuis les CDJ-1000 des années 2000, Pioneer s’est imposé comme la référence mondiale des clubs et festivals. Le CDJ-2000 Nexus, en 2012, avait déjà marqué une révolution avec le support des clés USB et de rekordbox. En 2020, le CDJ-3000 avait franchi un pas supplémentaire avec un nouveau processeur et une meilleure fluidité de lecture.
Le CDJ-3000X s’inscrit dans cette lignée, mais ajoute ce que beaucoup attendaient : une vraie connexion Internet.
Désormais, plus besoin d’une clé USB pour lancer un set. Grâce à sa connexion Wi-Fi intégrée et à son lecteur NFC, il suffit de poser son smartphone ou de se connecter à rekordbox pour retrouver instantanément ses playlists. Attention toutefois : cette fonctionnalité est réservée aux abonnés Creative, Professional ou Cloud de rekordbox. Une stratégie qui pousse clairement les DJs vers l’écosystème logiciel d’AlphaTheta.
C’est une petite révolution dans les cabines : un DJ peut arriver sans bagage, simplement avec son téléphone, et lancer son set sur la machine d’un club. Un gain de flexibilité énorme, mais qui pose aussi une question : que devient la fiabilité du set si la connexion Wi-Fi flanche ?
Le changement le plus visible reste l’écran. Avec ses 10,1 pouces, c’est le plus grand jamais installé sur un lecteur DJ. L’interface a été revue : aperçu de 16 titres simultanés, recherche améliorée, édition de playlists directement depuis la platine, copier-coller et gestion de Global Tag List. Bref, on n’est plus face à un simple lecteur de fichiers, mais à un véritable poste de travail autonome.
Les boutons Play et Cue ont été renforcés, annoncés comme capables de supporter 500 000 pressions supplémentaires. Le Jog Wheel gagne en souplesse avec une plage de tension ajustable élargie, permettant aux DJs de passer d’un mix millimétré à un scratch plus incisif.
À l’intérieur, le CDJ-3000X embarque un convertisseur numérique-analogique ESS haut de gamme. Résultat : une restitution plus précise, des basses plus profondes et une séparation stéréo affinée. L’alimentation a été repensée pour limiter les bruits parasites et offrir une meilleure clarté dans les clubs comme en festival.
Au-delà de rekordbox, la machine est compatible avec Serato DJ Pro, Traktor Pro 4 et djay Pro, preuve de l’ouverture de la marque face à une concurrence accrue (Denon DJ en tête). Les ports USB-C viennent remplacer les anciennes connexions, un détail qui rapproche enfin ces platines des standards modernes.
La sortie de ce CDJ-3000X a immédiatement fait réagir. Certains saluent une avancée attendue : « Enfin une platine qui intègre le cloud sans bricolage », résume un utilisateur sur Reddit. D’autres, plus sceptiques, pointent la dépendance à Internet et aux abonnements : « On passe d’un outil fiable et universel à une machine qui pousse au paywall », peut-on lire sur les forums spécialisés.
Il reste aussi la question du prix : 2 999 $ (≈ 2 699 €). Un tarif qui, s’il reste dans la lignée de Pioneer, risque de renforcer le débat sur l’accessibilité du DJing face à des alternatives plus abordables.
Dans l’histoire, chaque sortie majeure de Pioneer a fini par devenir un standard de club. Il est donc probable que le CDJ-3000X s’impose dans les prochains mois comme la référence dans les cabines des festivals et discothèques. Mais il ouvre aussi une ère nouvelle : celle d’un DJing totalement connecté, où la frontière entre studio, cloud et scène s’efface.
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