Post Malone, Armin van Buuren, Dom Dolla… Le jour 2 du 10ᵉ anniversaire d’Untold a offert une nuit dense, vibrante et taillée pour l’ivresse collective.
Vendredi 8 août, Cluj avait mis ses habits de lumière pour célébrer comme il se doit le deuxième acte du 10ᵉ anniversaire d’Untold. Sous un ciel d’été où la chaleur retombait à peine, les portes se sont ouvertes sur une Main Stage déjà prête à avaler la nuit. Bad & Boujee a lancé la machine avec une énergie frontale, façon mise en jambes sans échauffement. Les premiers beats ont résonné jusqu’aux abords du parc, attirant les retardataires comme un phare.
Altar a pris le relais avec un set plus ciselé, où la mélodie s’invitait dans la puissance. Puis Delia, en diva pop roumaine, a su transformer la foule en chœur géant. « Je ne pensais pas chanter à tue-tête si tôt dans la soirée », sourit Ana, venue de Bucarest.
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Une surprise qui fait jaser
Le milieu de programme a vu surgir Post Malone, en seigneur de scène. Casquette vissée, cigarettes au bec, il a enchaîné tubes et refrains fédérateurs, sans jamais baisser l’intensité. Les cris ont fusé sur « Rockstar », les portables se sont allumés comme un ciel d’étoiles improvisé. « C’est pour lui que je suis venue, et je repars heureuse », glisse Laura, 27 ans, encore perchée sur les épaules d’un ami.
Puis vint le fameux Surprise Act. Salvatore Ganacci est apparu dans ses atours loufoques, fidèle à sa réputation. Entre gestes improbables et visuels criards, il a déclenché rires et déhanchés, mais aussi quelques haussements d’épaules. « On s’attendait à plus gros, mais c’est sympa quand même », concède Thomas, Français en goguette. Les esprits chagrins se sont vite dissipés quand Armin van Buuren a pris le contrôle durant 3 heures. Sa trance, calibrée pour les grands soirs, a littéralement aimanté la foule jusqu’au bout de la nuit. DJ Bliss, enfin, a prolongé l’histoire jusqu’à l’aube, pour les irréductibles.
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L’underground pas en reste
À la Galaxy Stage, le ton était tout autre : plus intime, mais tout aussi maîtrisé. Poltom et Persic ont planté le décor avec des sets élégants, avant que Nu Zau et Sepp, en b2b inspiré, n’ouvrent en grand les fenêtres de la house roumaine. Puis Dom Dolla a injecté un groove ravageur, Artbat a offert de vastes panoramas mélodiques, et Cezar a conclu avec une techno précise, chirurgicale, qui a tenu les corps suspendus jusqu’au petit matin.
Sur la Daydreaming Stage, on naviguait entre contemplation et intensité. Antonia a posé une première touche vocale et solaire, suivie de Dymos & Shizzo qui ont densifié le propos. Caleesi & Kreis ont, eux, étiré le temps dans une bulle deep house. Sébastien Léger a alors déroulé un set d’orfèvre, tout en subtilité et progression, avant que Mano Le Tough ne ramène la soirée dans un tempo plus lent, presque introspectif. Rampue, fidèle à son mélange d’électronique et d’organique.
Le savoir-faire roumain
Dans les allées, on croisait des visages rayonnants, parfois fatigués, toujours habités. « Ce que j’aime ici, c’est que tout est à portée de main, mais chaque coin a sa propre histoire », résume Alex, 29 ans, venu d’Amsterdam.
En marge de la programmation, l’organisation a confirmé que cette édition anniversaire affichait complet, avec un nouveau record d’affluence : 120 000 personnes chaque soir. Un chiffre qui confirme, si besoin était, qu’Untold reste l’un des rendez-vous musicaux les plus puissants au monde, capable d’attirer des foules immenses tout en cultivant son atmosphère unique.
Même avec un Surprise Act qui n’a pas renversé toutes les attentes, ce jour 2 restera comme un concentré de ce que la Roumanie sait faire : offrir un espace où chaque scène joue sa vérité, où chaque public vit son film, et où l’ensemble compose un tableau dense, vibrant et implacable. À Cluj, ce vendredi, personne ne voulait vraiment que la nuit se termine.