L'entreprise française Docteur B a mis au point un bracelet pour détecter la présence de GHB dans sa boisson. Crédit : Krashish Grover / Unsplash
Illustration Krashish Grover / Unsplash

Un bracelet anti-GHB testé avec succès : vers une généralisation en festivals ?

Publié le 21 juillet 2025

Un bracelet discret détecte le GHB dans les boissons en 10 secondes : une innovation prometteuse qui pourrait bientôt s’imposer dans les festivals.

Et si un simple bracelet permettait de sauver des soirées, voire des vies ? C’est l’ambition du bracelet anti-GHB développé par la société française Docteur B, qui a récemment effectué une première démonstration en conditions réelles lors d’un événement festif à Levallois-Perret. Le concept est aussi simple qu’efficace : une bandelette intégrée permet, en déposant une goutte de boisson dans un petit cercle prévu à cet effet, de détecter la présence de GHB — la tristement célèbre « drogue du violeur ». En cas de contamination, au bout de 10 secondes, la pastille vire du jaune au bleu, à la manière d’un test de grossesse.

Une technologie validée par l’ANSM

Le dispositif repose sur le même réactif utilisé en laboratoire pour les tests sanguins ou urinaires. Il détecte le GHB à partir d’une concentration de 1 gramme pour 250 ml, bien en amont de la perte de conscience. « On a voulu que ce soit ultra-sensible. Il n’est pas nécessaire d’être déjà en blackout pour que le test soit positif », explique Maria Hyra, co-fondatrice de Docteur B. La fiabilité annoncée est de 96 %, validée par des analyses en laboratoire certifiées par l’ANSM, et la bandelette peut être utilisée sur quatre boissons différentes. Vendu 3 € à l’unité (par pochette de deux), le bracelet est pensé pour être accessible, notamment aux jeunes.

Lire aussi. VIDEO : Verknipt entre dans le Guinness World Records avec le plus grand show laser jamais réalisé

Une idée à développer en festival ?

La question de son déploiement dans les festivals se pose naturellement, tant ces lieux sont identifiés comme sensibles à la problématique de la soumission chimique. Chez Docteur B, on exprime son envie claire de nouer des partenariats avec les festivals : « On est prêts à vendre à prix coûtant. L’important, c’est que ça puisse servir », nous indique Maria Hyra.

La demande est réelle. Sur les réseaux, les commentaires affluent : beaucoup d’internautes déplorent que le dispositif ne soit pas déjà proposé dans les événements festifs. La société espère sensibiliser les organisateurs et ouvrir la discussions aux structures qui souhaiteraient en bénéficier.

Un enjeu de santé publique

Si d’autres dispositifs existent (pailles à usage unique, couvercles anti-intrusion), aucun bracelet détecteur de GHB n’était encore disponible sur le marché. Selon Docteur B, le besoin est criant. « Il y a 45 000 viols déclarés chaque année en France, mais très peu sont prouvables s’ils sont liés au GHB, car la molécule disparaît du sang et de l’urine en quelques heures. Le bracelet permettrait de constituer un élément de preuve visuel complémentaire aux yeux de la justice si la pastille devient bleue. »

La société ne compte pas s’arrêter là : une version capable de détecter cinq autres drogues de soumission (dont la scopolamine) est en développement et pourrait sortir d’ici trois mois. Là aussi, l’objectif est d’informer, d’alerter, et de prévenir.

Une avancée concrète, à généraliser ?

À l’heure où la lutte contre les agressions liées à la soumission chimique reste entravée par l’invisibilité du phénomène, ce bracelet pourrait être un outil concret, facilement diffusable, notamment dans les lieux festifs. Reste à savoir si les festivals, les collectivités locales ou les partenaires privés oseront s’en saisir à grande échelle. Les intentions de la société sont claires : « On ne veut pas faire de business là-dessus, on veut juste que ça serve. » Un appel du pied qui mérite d’être entendu. Surtout à ce prix-là.

Lire aussi. Eric Prydz, Carl Cox, Tony Romera… le Poney Club a sorti le grand jeu

Partagez cet article :)

Ses réseaux

Instagram

Youtube

+ en rapport avec l'article