C’est un nouveau rendez-vous que la filière musicale française s’apprête à découvrir. La première édition de la France Music Week débute ce lundi 16 juin 2025 pour six jours de rencontres, de concerts et de débats entre Paris et plusieurs régions, avec un objectif clair : affirmer la place de la musique française dans le paysage culturel mondial.
Imaginée par le Centre national de la musique (CNM) en partenariat avec le ministère de la Culture, cette semaine événement s’inspire de formats internationaux déjà bien installés, tels que l’Amsterdam Dance Event ou la Miami Music Week. À travers près de 40 événements labellisés, elle ambitionne de créer une dynamique annuelle capable de fédérer artistes, professionnels et public autour de la création musicale française sous toutes ses formes.
La France Music Week se décline en plusieurs volets. Ce lundi, les débats s’ouvrent avec une journée dédiée à l’innovation et aux enjeux technologiques dans la filière musicale. Mais aussi Armin van Buuren pour une Rooftop Session sur le toit du Centre Pompidou. Mardi et mercredi, des showcases à la Maison de la Radio permettront de découvrir une sélection de jeunes artistes repérés par les réseaux d’accompagnement français. Des rendez-vous B2B avec des programmateurs et des professionnels internationaux sont également prévus dans le cadre des International Exchange Days.
Le temps fort de la semaine aura lieu le 21 juin, avec un grand concert gratuit dans les jardins du Louvre, à l’occasion de la fête de la musique. Diffusé par France Télévisions et Radio France, cet événement viendra clore la semaine avec notamment deux artistes de renommée mondiale : Miss Monique et Major Lazer, le collectif électro emmené par Diplo, connu pour ses collaborations mondiales et son énergie explosive sur scène.
En filigrane, cette initiative se veut aussi une réponse aux attentes de structuration du secteur musical français, confronté à de nombreux défis : fragilisation des festivals, transformation des usages numériques, pressions sur les financements publics. Si l’ambition d’une telle vitrine est saluée, certains acteurs pointent néanmoins les limites d’un événement qui, selon eux, ne doit pas faire oublier les enjeux de fond.
Le Syndicat des musiques actuelles (SMA), notamment, a rappelé récemment que la priorité restait « le soutien aux structures existantes et aux projets de terrain », mettant en garde contre une vision trop événementielle de la politique culturelle.
Portée politiquement par la ministre de la Culture Rachida Dati, la France Music Week devra faire ses preuves. Réussira-t-elle à fédérer durablement les acteurs d’une filière aussi diverse que fragile ? Sera-t-elle en mesure de porter à l’international des artistes au-delà de quelques têtes d’affiche ? Autant de questions qui accompagnent cette première édition, lancée dans un contexte où la culture cherche, plus que jamais, à affirmer sa place dans le débat public.
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