La concertation nationale ouverte en janvier dernier par la Direction générale de la création artistique (DGCA) sur l’avenir des festivals s’est achevée mardi 10 juin 2025. Si les discussions ont permis de dresser un état des lieux précis, les professionnels du secteur, en première ligne, attendent désormais des décisions politiques concrètes.
À l’origine de cette initiative, le ministère de la Culture avait pour ambition « d’analyser les défis actuels rencontrés par les festivals et de formuler des préconisations pour les aider à traverser cette période de turbulences, mais aussi à opérer des transformations plus structurelles afin d’assurer leur soutenabilité à plus long terme. »
Un objectif ambitieux, à la hauteur des difficultés qui se multiplient. Le bilan de la saison 2024, établi par le ministère en lien avec le CNM et plusieurs organisations professionnelles, dont le Syndicat des musiques actuelles (SMA), fait état d’une situation préoccupante à travers un communiqué. « Une fragilisation économique croissante des acteurs festivaliers, malgré de bons niveaux de fréquentation » est ainsi observée, dans un contexte aggravé par les aléas climatiques.
Le SMA, qui représente 210 festivals de musiques actuelles parmi ses 600 adhérents, a activement pris part à la concertation et a livré ses constats lors d’une réunion interne le 6 juin. Il en ressort qu’« une nouvelle saison difficile » s’annonce. Parmi les causes : des préventes toujours plus tardives, la hausse continue des coûts, en particulier des cachets artistiques et des dispositifs de sécurité, mais aussi une stagnation, voire une baisse des soutiens publics, notamment des collectivités territoriales. Le SMA évoque même un « effet ciseau » menaçant l’équilibre économique de festivals pourtant complets.
À cela s’ajoute la concurrence croissante des grandes enceintes (Arenas, stades), qui tend à capter des artistes phares et détourner une partie du public. Une situation inédite qui fragilise encore davantage le tissu des festivals indépendants.
Alors que la restitution publique de la concertation est attendue en juillet, le SMA formule une série de demandes adressées à la ministre de la Culture et au gouvernement. Parmi les plus urgentes : relever les plafonds de la taxe sur la billetterie (actuellement à 53 M€) et celle sur le streaming (18 M€), pour permettre aux ressources issues de la filière musicale de bénéficier directement aux projets d’intérêt général. « Nous attendons un engagement de la part du Gouvernement à ce que les plafonds de ces taxes soient respectivement relevés à 65 M€ et 25 M€ dès la loi de finances 2026. »
Le syndicat demande également l’ouverture d’un dialogue avec les collectivités responsables des délégations de service public des grandes salles, la garantie du maintien des financements aux festivals dans le cadre de la prochaine loi de finances, et un nouveau cadre réaliste pour la législation sonore, inapplicable en l’état depuis 2017.
Le message est clair : sans soutien structurel et durable, c’est tout un écosystème culturel qui risque de vaciller. « La pérennité des festivals indépendants n’est pas inexorable », rappelle le SMA. « Ils sont pourtant garants du soutien à l’émergence, du maillage territorial, de l’accessibilité et de la diversité artistique. » En somme, bien plus que des événements saisonniers, les festivals sont un pilier de l’exception culturelle française.
DJ Mag en version francophone ! Présent dans une vingtaine de pays, le magazine référence des DJ’s est maintenant disponible en kiosques en France, en Suisse et en Belgique.
DJ Mag est une marque indissociable de l’actualité DJ et clubbing, avec normalement la publication des célèbres classements Top 100 et Top 100 Club.
Site réalisé par l’agence kult
