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Interview : SLVL & KLOFAMA

Publié le 4 octobre 2024

Rencontre avec les deux artistes hard techno à l’occasion de la sortie de la compilation ‘Impact Series’.

Avis aux amateurs de sensations fortes, SLVL et KLOFAMA sont là pour vous. Les deux DJs et producteurs originaires des Pays-Bas s’imposent depuis plus d’un an parmi les artistes à suivre de près au sein d’une seine hard techo et pleine ébullition. Mais loin de la dureté de leurs productions, le duo se veut d’apporter avant tout de la bonne humeur et un esprit positif dans le milieu. Un était d’esprit qu’ils retranscrivent aussi en musique à l’image de cette ‘Impact Series’ dont un mroceau sera dévoilé chaque semaine du 3 octobre au 26 décembre. Sortie sur Altruism Records (le label de SLVL) cette compilation regroupe des morceaux composés lors d’un ‘writing camp’ réunissant plusieurs artistes de la sphère hard techno. SLVL et KLOFAMA nous disent tout sur la genèse de ce projet et leur approche de ma musique.

Comment vous-êtes-vous rencontrés ?

KLOFAMA : Sur Soundcloud tu peux voir qui sont les gens qui écoutent le plus ta musique. Et quand j’ai sorti mon premier morceau, j’ai vu son nom. Il étai le numéro 1 (rires). De là, j’ai commencé à m’intéresser à son travail et j’ai fini par lui envoyer un message sur Instagram.

SLVL : Je croyais que c’était moi qui t’avais contacté en premier (rires).

K : Non, non c’était moi. Je t’ai envoyé un message quand tu as sorti ton morceau ‘Challenge’. A partir de ce moment, on a commencé à beaucoup discuter puis à travailler ensemble.

S : A l’époque on était encore assez ‘petits’ en tant qu’artistes. Donc on a pu se soutenir, beaucoup échanger sur ce qu’il fallait faire, etc.

Et du coup SLVL comment toi tu es tombé sur le travail de KLOFAMA ?

S : C’est assez drôle en fait. J’étais dans un club avec un ami et après la soirée on a fait un after et c’est là que mon ami m’a fait écouter des tracks de KLOFAMA. J’ai tout de suite adoré et j’ai eu envie d’en écouter encore plus.

Vous présentez aujourd’hui une compilation née lors d’un writing camp qui s’est tenu il y a quelques mois. Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi consiste un writing camp ?

K : Normalement c’est quelque chose que l’on retrouve surtout chez les rappeurs. Ils vont dans une grosse villa et composent de la musique pendant la durée de leur séjour. L’idée est venue de faire la même chose dans la scène hard techno, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. On est donc parti nous aussi dans une grosse villa où l’on avait installé plusieurs studios d’enregistrement. Nous avions à la fois des temps pour travailler et des temps juste pour se retrouver tous ensemble. D’habitude je fais ma musique seul sur mon ordinateur. Là j’ai pu voir comment d’autres artistes travaillaient et j’ai beaucoup appris de cette expérience.

Est-ce que justement il a été facile de passer de ce travail très solitaire à une approche plus collective ?

S : Je crois que nous étions tous assez rapides dans notre manière de travailler et de produire. Donc on a bien matché. D’autant plus lors que l’on se retrouve dans cet environnement, d’une certaine manière notre esprit est vraiment focus sur le fait de faire de la musique. Il n’y a pas de distraction, on ne pense qu’à aller en studio.

Vous n’avez pas ressenti une forme de pression à être obligés de faire de la musique pendant un temps bien précis ?

K : Il y avait une forme de pression mais on ne la ressentait pas vraiment. On devait faire de la musique parce qu’on avait payé pour ça et que l’on attendait un retour. On le savait mais ce n’était pas non plus étouffant.

S : Aussi on se connaissait déjà tous donc il y avait une bonne ambiance. Je me souviens aussi que je n’avais pas produit pendant deux ou trois semaines avant le writing camp donc mon esprit était totalement frais et j’avais tout un tas d’idées.

J’imagine que lors d’un writing camp il y a beaucoup d’idées, de bouts de morceaux qui émergent. Comment arrivez-vous à vous répartir le travail, à savoir que vous allez partir sur tel morceau avec telle personne ?

S : En fait on avait un emploi du temps. Notre manager a organisé le writing camp et il avait prévu des créneaux horaires avec qui allait travailler avec qui. Donc on commençait avec un artiste puis après on passait à une autre session avec quelqu’un d’autre.

De ce writing camp est donc notamment née cette ‘Impact Series’. Quel était votre point de départ sur ce projet ?

S : je ne crois pas qu’on avait un point de départ bien défini. On avait juste tous ces morceaux et après le writing camp on a eu l’envie de les rassembler et de les sortir sur mon propre label Altruism Records.

Est-ce que vous avez déjà des idées en tête au moment d’attaquer votre musique ou vous préférez partir d’une page blanche et laisser voir ce qui va se passer sur le moment ?

K : Je crois que beaucoup de personnes arrivent déjà avec une idée en tête mais moi non. Je commence toujours de la même manière. D’abord avec les drums puis je me laisse guider par le son.

S : Le plus souvent tout se passe sur le moment. La seule idée que j’avais en tête avant de commencer le writing camp, c’est que je connaissais la musique de chaque artiste présent. Donc je connaissais leur style et je savais comment les combiner au mieux avec le mien.

Avec cette ‘Imapct Series’, vous avez à cœur d’apporter un impact positif sur la scène hard techno. Concrètement, comment cela se manifeste ?

S : Pour moi cet impact positif vient surtout du fait de faire travailler ensemble différents artistes, que les gens voient qu’ils prennent du plaisir tous ensemble. C’est avant tout de prendre du plaisir à faire de la bonne musique. Souvent quand je croise des gens sur mes shows ils me disent que d’écouter ma musique leur fait du bien et les met de bonne humeur. C’est vraiment ce que nous cherchons à faire.

K : Ce qui était important aussi, c’est que sur ce writing camp tout le monde s’entendait bien. Il y avait quelque chose de très positif et ça se ressent dans la musique. L’’Impact Series’ reflète parfaitement notre état d’esprit au moment de faire ces morceaux.

Comment est justement l’ambiance au sein de la scène hard techno ? est-ce qu’il y a beaucoup de compétition ou au contraire les artistes sont enclins à travailler ensemble ?

S : Je crois que la nouvelle génération collabore plus facilement et aime être ensemble. L’ancienne génération est un peu plus perchée sur sa colline à regarder les autres de haut. C’est quelque chose que j’ai aussi entendu d’artistes dans d’autres scènes. Mais donc c’est très cool de voir les nouveaux artistes se soutenir et se donner de l’amour.

K : Les gros artistes peuvent parfois nous voir comme des dangers. Alors que de mon point de vue, un artiste comme SLVL est effectivement d’une certaine manière en compétition avec moi mais il est avant tout mon ami. Je vais le soutenir, l’encourager pour que l’on progresse ensemble et je serai même heureux si demain il avait plus de succès que moi.

En parlant de progresser, est-ce que vous avez des objectifs précis ou des rêves que vous voulez atteindre ?

S : Oui totalement. Jouer à un festival comme Teletech par exemple ce serait un rêve. Je ne veux pas forcément devenir le plus gros artiste possible mais créer une belle carrière et jouer dans les plus grosses soirées serait quand même un bel accomplissement pour moi.

K : Je suis totalement d’accord. Je pense qu’il est aussi important de garder de bons amis autour de soi. Plus on grandit en tant qu’artiste, plus on peut se sentir seul. Il est important de rester entourer de bonnes personnes. D’autant plus que dans nos scènes il y a aussi beaucoup de ‘mauvaises’ personnes.

Est-ce que vous allez continuer à travailler ensemble ?

K : Oui totalement. Nous avons sorti notre tout première collaboration en début d’année qui s’appelait ‘S4TP’. Le nom était une blague entre nous. Au cours du writing camp nous en avons fait une nouvelle que nous avons choisi d’appeler ‘S5TP’ et je pense que l’on va continuer comme ça avec ‘S6TP’, ‘S7TP’, etc. (rires). Je crois que SLVL est l’un de mes meilleurs amis au sein de cette scène et j’espère pouvoir continuer à travailler avec lui pour encore un tas d’années.

Pour finir, est-ce que l’on pourra vous voir sur scène en France prochainement ?

K : Oui on va jouer ensemble en b2b au Nexus à Paris en décembre. Ce sera ma toute première date en France. Je ne sais pas pour toi ?

S : J’avais déjà joué une fois à Lyon et j’avais adoré l’ambiance. On avait joué un peu plus industrial qu’hard techno et j’avais eu l’impression que le public ne connaissait pas forcément aussi bien ce courant. Mais les gens ont super bien réagi et tout le monde est devenu fou. J’ai donc hâte de notre prochaine date !

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